Selon une étude, les candidats qui mentent sont plus susceptibles de remporter les élections

«Cela devrait tous nous préoccuper, étant donné le faible niveau de confiance dans la politique.»

«La politique est l’art de mentir à propos», disait Voltaire en son temps. Depuis, la confiance des gouvernés dans les gouvernants (ou ceux qui aimeraient gouverner) est sérieusement tombée au plus bas, au point que le modèle actuel de nos démocraties a du plomb dans l’aile. Mais si la population en a peut-être marre des candidats et candidates qui promettent une chose avant de faire l’inverse une fois en fonction, une nouvelle étude relayée par The Independent suggère que les hommes et femmes politiques honnêtes sont moins susceptibles de gagner.

Des chercheurs de l’université de Bath, au Royaume-Uni, et de Konstanz, en Allemagne, montre comment les votants avantagent les politiques qui mentent et bafouent leurs engagements électoraux, en s’appuyant sur les résultats d’une expérience impliquant 308 personnes. Dans cette étude, les chercheurs ont sélectionné des candidat·es qui devaient se disputer la candidature de leur parti via une primaire.

Ils ont demandé aux «candidat·es» de l’expérience combien ils investiraient dans leur campagne (sur une échelle de 100) pour mesurer à quel point ils étaient désireux de gagner la primaire en termes d’argent, de temps ou d’efforts qu’ils consacreraient. Ceux qui ont investi le plus avaient la plus grande probabilité de passer au deuxième tour, affirme l’étude. S’ils étaient choisis pour se présenter aux élections, les politiques devaient ensuite choisir le montant qu’ils allaient promettre aux électeurs, pour convaincre un public indécis. Cela pouvait être des promesses sur les impôts ou les dépenses par exemple. Et s’ils étaient élus, ils devaient décider comment prendre réellement les décisions, en dehors de la course électorale. C’est-à-dire choisir s’il fallait renier ou non leurs promesses.

Les conclusions de l’étude montrent que les plus susceptibles de réussir le processus de la primaire, en raison de leurs investissements élevés lors de la première étape, sont ceux qui ont le plus renié leurs promesses après l’élection. «Ceux qui étaient les plus désireux d’être sélectionnés étaient aussi ceux qui étaient les plus susceptibles de s’écarter de ce qu’ils avaient promis», indique l’étude.

«Notre étude met en évidence pourquoi il n’est peut-être pas trop surprenant de trouver des candidats en campagne électorale qui mentent. Cela devrait tous nous préoccuper étant donné le faible niveau de confiance dans la politique, explique le Dr. Maik Schneider, de l’université de Bath. Il y a un paradoxe clair ici en termes d’électorat. Celui-ci dit que ce qui manque en politique, c’est une plus grande confiance, mais les résultats montrent que ceux qui mentent plus ont encore plus de chances d’accéder à des fonctions».

Repéré par Christophe-Cécil Garnier

Repéré sur The Independent

Source : Slate

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