L’annonce de 113 marchés de gré à gré justifiés d’avril à juillet dernier par le premier ministre Ould Bilal devant les parlementaires cette semaine à Nouakchott est considérée par les observateurs comme un aveu sincère révélateur d’une absence jusqu’ici d’un nouveau code des marchés publics.
C’est tout le paradoxe du coronavirus qui aura révélé qu’aucun pays qu’aucun gouvernement ne s’y était préparé. Il aura fallu ce virus pour que le président mauritanien Ould Ghazouani mette en place un fonds de solidarité sociale pour aider d’abord les plus vulnérables et en même temps éviter la propagation du virus.
C’est ainsi que tous les départements ministériels sont impliqués sous la houlette d’un comité interministériel pour la gestion de la pandémie. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’achat des aliments de bétail pour les éleveurs en détresse et les médicaments et équipements médicaux pour les soignants au front.
C’est cette situation d’urgence qui explique en partie les 113 marchés de gré à gré passés entre avril et juillet dernier dont le coût avoisine 20 milliards d’ouguiya pour répondre aux besoins des populations dans les domaines de la sécurité alimentaire, l’eau la santé l’équipement et le transport. Une annonce de Ould Bilal devant les députés lors de la présentation de la politique générale qui laisse perplexe les observateurs malgré la sincérité des propos.
Le moins qu’on puisse dire cette exception à la règle ouvre la voie maintenant à un nouveau code des marchés publics qui respecte les lois et règlements et modalités d’exécution des contrats entre le public et le privé.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 septembre 2020
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