Les cowboys noirs de Californie

Il existe une ville américaine appelée Compton dans laquelle des cowboys vivent selon la devise : « La rue nous a élevés. Les chevaux nous ont sauvés. »

Dans le magazine Atlas Obscura, on découvre le travail du journaliste Walter Thompson-Hernández sur une communauté de cowboys noirs qu’il raconte dans un livre: The Compton Cowboys.

 

En 1988, dans la zone agricole bordant la ville de Compton, au sud de Los Angeles, Mayisha Akbar établit un ranch avec un club hippique réservé aux jeunes Noir·es pour leur offrir un lieu loin des violences et des gangs. Trente ans plus tard, ils continuent à monter et perpétuent ainsi une longue tradition de cowboys noirs dans l’Amérique de l’Ouest. Au XIXe siècle, un cowboy sur quatre était noir.

 

Le livre fait le récit de son immersion auprès de ces cowboys pendant un an et demi. Il dresse le portrait d’une dizaine d’entre eux: du cowboy aux Air Jordan et casquette de baseball à la seule femme du groupe en passant par le neveu de la fondatrice qui rêve de développer des ranchs similaires un peu partout aux États-Unis, persuadé que les chevaux ont un véritable pouvoir thérapeutique sur les jeunes, en particulier dans les environnements urbains qui manquent de nature.

 

Une armure

 

Enfant, le futur journaliste découvre leur existence à bord de la voiture de sa mère alors qu’il observe deux d’entre eux galoper le long d’une voie de chemin de fer. Il réalise qu’il est possible pour une personne noire de monter à cheval et qu’il n’en sait pas assez sur les cowboys noirs. Un sentiment qu’il conserve par la suite.

Walter Thompson-Hernández découvre que le cheval est un véritable «bouclier ou une armure» pour ces cowboys, «le monde ne nous traite pas de la même façon quand nous montons, je me sens en sécurité et reconnaissant d’avoir mon cheval ces temps-ci», confirme l’un d’entre eux en faisant référence aux violences policières.

Le ranch des Compton Cowboys est «comme un sanctuaire, explique le journaliste, malgré les dangers de l’extérieur comme la violence policière et les gangs». Le ranch est devenu un véritable centre de thérapie, le contact des chevaux ayant été de nombreuses fois considéré comme ayant un impact positif sur les personnes victimes de stress ou ayant subi un traumatisme.

 

 

Ces cowboys se sont d’ailleurs fait remarquer lors de manifestations Black Lives Matter, alors que la plupart des personnes ne sont pas encore habituée à voir des personnes non-blanches à cheval. Walter Thompson-Hernández estime qu’on pourrait bientôt observer un mouvement de renaissance des cowboys noirs à mesure qu’ils gagnent en visibilité et que des ranchs semblables se développent à travers les États-Unis.

 

 

Repéré par Nina Pareja

Repéré sur Atlas Obscura

 

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

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