Depuis les premières enquêtes préliminaires sur la mort du citoyen Abass Diallo tué par une patrouille de l’armée à Wending le 28 mai dernier la justice semble se suffire à renvoyer le dossier à la gendarmerie. Et la nomination cette semaine du général de division Ould Meguett à la tête des armées ne va pas changer grand-chose.
Au contraire ce changement au niveau de l’Etat-major des armées va enterrer l’Etat de droit. En effet, Ould Meguett cité régulièrement sur les massacres des 28 soldats négro-africains à Inal en 91 n’est pas le mieux placé pour réparer une injustice qui concerne un citoyen de la vallée assassiné de surcroit par un ou plusieurs de ses frères d’armes lors d’une patrouille pour sécuriser les frontières dans le département de Mbagne. Sur un autre plan le coronavirus peut être un prétexte pour retarder les audiences.
Le nouveau chef des armées incarne l’autoritarisme l’arbitraire et le mépris du droit. Des tentatives de régler le meurtre à l’amiable avec la famille qui planent sur Wending est une entrave à la justice. Des pratiques révélatrices du cynisme du système politique en vigueur depuis 78. Le meurtre de Abass Diallo est un drame qui rappelle celui du jeune Mangane tué à Maghama par la soldatesque du régime de Ould Aziz. Et 10 ans après le criminel est toujours en liberté. La famille de Abass Diallo craint la même impunité.
La mobilisation actuelle à l’initiative du mouvement citoyen Turban rouge s’inscrit dans une démarche de vérité et de justice. Un soutien relayé sur les réseaux et qui dépasse les frontières mauritaniennes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 14 juin 2020)
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