Les dernières auditions de la commission parlementaire d’enquête ont révélé des scandales financiers et fonciers flagrants dont certaines survivances remarquables dans le contrat de la société mauritanienne de transport des déchets risquent de peser sur la politique d’assainissement de la capitale.
Et au-delà c’est les réformes engagées par le gouvernement depuis 9 mois qui risquent d’en pâtir. Cet exemple de mal gouvernance de l’ancien régime remet sur la scène la complicité du patronat mauritanien par le biais de son consortium pour rafler des marchés gré à gré dont l’opacité n’est plus à démontrer. Le contrat d’assainissement de la société mauritanienne de transport des déchets avait vite été négocié peu avant le départ de l’ancien président Ould Aziz pour 5 ans avec un coût estimé à 14 millions de dollars. Ce forcing présidentiel fait l’objet aujourd’hui de controverses.
L’élection de Ould Ghazouani n’a pas beaucoup changé la donne malgré l’annulation de ce contrat qui n’est pas effective malgré l’urgence du moment dans un contexte où la capitale est devenue depuis ces deux dernières années une ville poubelle irrespirable. C’est l’armée en août 2019 qui était montée au front pour enlever les ordures ménagères.
En réalité depuis le départ de Dragui Transport Mauritanie une filiale du groupe français Pizzorno, Nouakchott vit depuis 2013 sur des tas d’immondices. La SMTD est devenue une structure presque fantôme manquant cruellement de logistiques et de moyens techniques pour faire face à la propreté de Nouakchott qui compte aujourd’hui près de 800000 habitants dont la majorité jette la poubelle dans la rue surtout dans les périphéries.
Derrière cette survivance remarquable et remarquée du régime de Ould Aziz se cachent d’autres scandales financiers et fonciers révélées au grand jour depuis des semaines par la commission d’enquête parlementaire relatifs à la vente des blocs rouges ces immeubles réservés aux familles du gouvernement dans les années 60 et l’incroyable accaparement de terrains à Nouakchott estimé à plus de 3 millions de Km2. Ajouter à cela les 9 fraudes d’électricité dans tous ces domiciles à Nouakchott.
Des scandales de la République dénoncés par les observateurs qui attendent un procès de l’ancien président et non des règlements de compte politique au sein du parti au pouvoir l’UPR.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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(Reçu à Kassataya le 05 mai 2020)
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