Mauritanie : les enseignements de la visite de Ould Ghazouani à Rosso

Le président mauritanien vient d’effectuer une courte visite dans le Trarza, gâchée par la covid-19 avec en première ligne la confirmation de l’accaparement autrement des terres de la vallée et la volonté politique de sécurisation des citoyens. Ce sont les principaux enseignements pointés par les observateurs.

En prenant l’avion pour une visite éclair dans la capitale du Trarza dans le cadre du lancement de la campagne agricole 2021-2022, le président mauritanien évite un long trajet et tout le protocole d’un déplacement d’un chef d’Etat avec sa délégation. Pour les observateurs ce choix par la voie aérienne est dicté par le regain de nouvelles contaminations de la covid-19 en particulier avec la présence du variant Delta dans le pays.

Derrière ce pragmatisme présidentiel se cache la réalité du mauvais état des routes dont l’axe principal Nouakchott-Rosso dont une grande partie vient d’être réhabilitée. La nécessité d’achever les infrastructures routières programmées. C’est le premier enseignement qui remet sur la sellette l’engagement de Ould Ghazouani pour l’autosuffisance alimentaire dans cette région du Sud à vocation agricole qui manque d’investisseurs pour développer des industries agro-alimentaires.

C’est le sens de la nouvelle feuille de route du gouvernement pour la mise en valeur des terres de cultures de la vallée du Fleuve Sénégal au profit des détenteurs du capital nationaux et étrangers. La confirmation de l’accaparement nouvelle formule des terres agricoles. C’est le deuxième enseignement qui passe par la sécurisation des populations qui touche trois domaines, les frontières, le trafic des stupéfiants et la criminalité. Et le message contre la haine, le racisme et les fausses rumeurs des réseaux sociaux est un rappel à l’ordre aux différents utilisateurs de la nouvelle technologie de l’information et de la communication pour la paix sociale.

C’est le troisième enseignement qui fait craindre le durcissement des lois dans les prochains mois pour restreindre les libertés d’expression.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste