Provisoire et peu glorieuse victoire / Par Elimane Youssouf Kane

N’empêche, bons résultats en violant la constitution et en transgressant les sacrées règles morales et religieuses.

Certes, le premier pays africain à passer de 7 à 0 cas : par d’une part, l’effort de tous et pas seulement d’un président, de l’armée et du ministère de la santé mais, d’autres part par un facteur structurel intérieur, oui ce pays fut sauvé par son sous développement et sa place parmi les pays les plus pauvres : l’absence de contagion de masse est exogène et n’a pas pour cause une tradition d’hygiène publique naguère inconnue ou de civisme public culturellement incompatible.

Là où, mieux dotés en infrastructures médicales et firmes pharmaceutiques , les USA, le Japon, la France ont échoués : la principale explication est : l’absence de connexion du pays à la mobilité internationale et de sa place inexistante dans les échanges globaux. C’est quand le classement en queue de peloton de l’émergence et du sous-développement bénissent et immunisent .

À cela le bannissement de citoyens aux frontières pour un évitement statistique et une surcharge du devoir . C’est, aussi, à se demander : Où se situe donc la frontière de la légalité entre droit fondamental constitutionnel inaltérable et un acte dit illégal pensent certains car bravant une restriction : traverser une frontière par un national citoyen ? Limiter une liberté publique et violer une loi font deux .

Empêcher un citoyen d’avoir accès à son pays , à son domicile n’existe pas comme loi , sauf en cas de bannissement suite à une peine à cet effet et à condition de disposer d’une autre nationalité. Une fois à l’Intérieur des frontières on est pas un clandestin et aucune loi ne permet une expulsion vers un pays tiers. Existe une exigence morale et juridique pour un état de porter assistance à ses citoyens où qu’ils se trouvent , le droit international l’exige , l’essence même de la morale publique le demande.

Les moyens de protection et des aides profitent à égal droit et à égal devoirs à ceux des citoyens de l’intérieur comme à ceux se trouvant en détresse à l’extérieur. Les attitudes de l’exécutif et surtout du ministère de l’intérieur sont absolument : un abus de pouvoir pour l’un et un abus d’autorité pour l’autre. Des circulaires administratives ne sauraient domestiquer et éteindre une disposition de la loi fondamentale : art 10 de la constitution :  » la loi garantie à tous les libertés publiques » dont : tjrs la constitution :  » le droit d’entrer et de sortir du territoire national » et :  » la liberté de circuler et de s’établir dans n’importe quelle partie du territoire » . Et, art 17:  » nul n’est censé ignorer la loi » même par la tête de l’exécutif et les bidasses .

On nous dira le président a invoqué l’article 60, mais 3 semaines après avoir pris l’ensemble des mesures limitatives de liberté en toute illégalité. Et limiter une liberté n’a rien à voir juridiquement avec : éteindre une loi , donc un droit . 76 nationaux dormant dans l’enceinte d’un cimetière de Rosso – Sénégal , séparés par 400 mètres de fleuve de leur patrie et, aucune once d’humanité ni de pitié de leur gouvernement et des autorités de Rosso – Sénégal : même pas , des leurs, une pirogue de vivres et des tentes ; même pas 1000 CFA par jour et par personne des autorités du Sénégal , idem pour ceux à la frontière marocaine à Guerguerat , eux à seulement : 15 mètres de distance de leur pays.

Le Maroc vient de donner à leurs ressortissants en indigence à Nouadhibou et Nouakchott : 2000$ dollars par personne.les pouvoir publics doivent donner latitude au ministère de la santé et non à l’armée du sort de ceux accusés à tort d’être des « infiltrés » chez eux : ramener ceux bravant les restrictions à leur point de départ sera lourd de conséquences : les récalcitrants ne se présenteront plus devant les autorités de peur d’être « bannis ».

Le pouvoir serait bien inspiré de créer des points de passages contrôlés et de confiner les arrivants. Pas nécessaire d’évoquer le devoir religieux de sauvetage et de solidarité envers ses citoyens et frères de religion dans plus d’une dizaine de versets coraniques. Yo Allah faabo.

 

Elimane Youssouf Kane

 

 

 

(Reçu à Kassataya le 23 avril  2020)

 

 

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