Football : Nasser Al-Khelaïfi, patron de BeIn Sports et du PSG, inculpé par la justice suisse

La FIFA a retiré, après un « accord à l’amiable », sa plainte à l’encontre de M. Al-Khelaïfi, qui n’est plus accusé de corruption active et passive dans l’attribution de droits médiatiques des Coupes du monde 2026 et 2030, mais d’« instigation à gestion déloyale ».

L’ancien secrétaire général de la Fédération internationale de football (FIFA), Jérôme Valcke, et le directeur général de la société BeIN et président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, ont été inculpés dans l’enquête portant sur l’octroi de droits de retransmission de plusieurs éditions de la Coupe du monde de football et de la Coupe des confédérations, a annoncé jeudi 20 février le bureau du procureur général de Suisse.

Le Ministère public de la Confédération suisse (MPC) a toutefois précisé que la FIFA l’avait récemment informé du retrait de sa plainte – déposée fin 2016 – à l’encontre de Nasser Al-Khelaïfi.

« Accord amiable » avec la FIFA

 

Sous le coup d’une procédure pénale depuis octobre 2017, Jérôme Valcke a été inculpé pour corruption ainsi que pour plusieurs chefs d’accusation dont des infractions pénales de mauvaise gestion et de falsification de documents, a précisé le parquet confédéral suisse.

De son côté, le Qatari Nasser Al-Khelaïfi (« NAK »), ainsi qu’une troisième personne, un homme d’affaires dont le nom n’a pas été révélé, ont été inculpés pour avoir incité Jérôme Valcke à commettre ces infractions pénales.

Après que le MPC a mené l’audition finale en décembre 2019 et après qu’il a annoncé par écrit aux parties la clôture imminente par la mise en accusation, la FIFA a informé le MPC, fin janvier 2020 et par écrit, avoir trouvé avec Al-Khelaïfi un « accord amiable », qu’elle n’a pas défini plus avant, et elle a déclaré par conséquent retirer sa plainte pénale contre Al-Khelaïfi et en partie aussi contre Valcke.

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Le retrait concerne les accusations de corruption active et passive entre M. Al-Khelaïfi et M. Valcke en lien avec l’attribution de droits médiatiques des Coupes du monde de football 2026 et 2030 ainsi que d’autres événements de la FIFA dans la même période pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en échange de l’octroi des avantages précités en lien avec la villa en Sardaigne.

« NAK » reste toutefois accusé d’« instigation à gestion déloyale ». « C’est une affaire complexe », dit-on au parquet suisse, qui indique « avoir terminé son travail sur ce dossier. Le retrait de la plainte de la FIFA a un peu compliqué les choses. Nous n’avons pas de détails sur les raisons de ce retrait. C’est désormais au Tribunal pénal fédéral d’examiner les demandes de récusation et de décider si un procès doit avoir lieu. »

M. Al-Khelaifi est également mis en examen en France

 

« Le plus important, c’est que toutes les accusations de corruption privée relatives à l’octroi des droits médias ont été abandonnées, confie au Monde Me Grégoire Mangeat, l’avocat suisse qui défend M. Al-Khelaïfi avec Me Fanny Margairaz. Ces accusations, contestées depuis le premier jour, n’étaient pas solides. »

« Il est désormais admis que le contrat relatif aux droits médias des Coupes du monde 2026-2030 a été négocié et conclu dans le respect de toutes les règles applicables, assure Me Mangeat. Notre client n’est plus accusé que d’une seule et unique infraction : d’avoir incité Jérôme Valcke à ne pas restituer à la FIFA de prétendus avantages. Cette accusation manque de sérieux. Elle n’a du reste été mentionnée pour la première fois que le 2 décembre 2019, à la surprise de toutes les parties, n’a pas été instruite, et notre client n’a jamais pu s’exprimer à son sujet. »

Me Mangeat indique que les conseils plaideront « l’acquittement plein et entier » de leur client. Une demande de récusation en lien avec « le déroulement de l’audition finale » a été déposée par M. Al-Khelaïfi et M. Valcke auprès du Tribunal pénal fédéral (TPF). C’est le TPF qui décidera, in fine, si un procès aura lieu.

M. Al-Khelaifi a par ailleurs été mis en examen, en mai 2019, pour corruption active, en France, dans le cadre d’une enquête sur l’attribution des Mondiaux d’athlétisme 2017.

Rémi Dupré

 

Source : Le Monde

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