Mauritanie : les enseignements de l’utilisation des langues nationales au parlement

Au départ une ancienne revendication de l’opposition à l’assemblée nationale traduite en juillet dernier en règlement intérieur en excluant le français pour la traduction des langues nationales mais son utilisation par les députés n’est pas interdite.

C’est surtout le président de l’assemblée nationale qui aura crée la diversion au point que les réseaux sociaux relayent de fausses informations avant que l’Assemblée elle-même fasse un démenti pour rassurer les mauritaniens. C’est le premier enseignement.

La chape de silence au début  brouille la communication du parlement. A défaut de clarté c’est la toile qui se laisse débordée transformant le débat public en affrontement entre extrémistes arabes et progressistes défenseurs des langues nationales francophiles toutes tendances confondues.

Un emballement que les réactions des forces démocratiques de l’opposition ont tempéré allant du soutien des langues nationales et la traduction en français contrairement au règlement intérieur qui pointe seulement l’arabe et les trois langues nationales. C’est une régression déplorable qui communautarise les débats à l’assemblée nationale censée être républicaine.  C’est le deuxième enseignement.

L’utilisation des langues nationales ne peut être une décision mal intentionnée et mal préparée mais au contraire un consensus du parlement pour favoriser l’unité nationale et la cohésion sociale. C’est le fondement de la démocratie et du rempart contre le chauvinisme. C’est la diversité culturelle qui repose sur le multilinguisme qui est pointé du doigt.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 08 Février 2020)

 

 

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