Le premier ministre mauritanien vient de subir in visu une série de constats amers en visitant cette semaine une école de la capitale et les installations de l’assainissement pour l’evacuation des eaux usées. Ould Cheikh Sidya n’a pas caché sa déception sur le déficit de matériel scolaire et le mauvais état des routes bitumées.
C’est une dure épreuve pour le premier ministre qui se rend compte personnellement de cette triste réalité sur le terrain qui donne le tournis en constatant que les instructions de son gouvernement ne sont pas respectés. Malgré un coup de pouce à la rentrée de cette année les élèves manquent cruellement de fournitures scolaires et le délabrement de l’ecole est d’une autre époque.Un déficit révélateur d’un dysfonctionnement qui remonterait même depuis six décennies.
Des fautes de gestion et de suivi qui sont devenues au fil des années des normes auxquelles le premier ministre va s’attaquer par des enquêtes approfondies. Il s’agira en réalité de changer les mentalités des décideurs politiques comme les administrés et les citoyens. De même le mauvais état des routes ne date pas d’aujourd’hui.
C’est imputable à l’Etat d’abord dont la responsabilité est de veiller à la bonne marche de ses infrastructures en sanctionnant le ou les responsables fautifs. Ou sont passés les milliards consacrés à tous ces secteurs? C’est tout le système d’attribution des marchés publics qui doit être remis à plat pour lutter contre les forces extra constitutionnelles qui étaient légion sous le régime de Ould Aziz. Du pain sur la planche dans un pays où les forces du clientélisme gouvernent parallèlement depuis des décennies.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 16 janvier 2020)
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