Portrait | Moussa Khairy : opticien de renom, promoteur sportif et mécène

Il a tracé très tôt sa voie et a fini par percer dans le haut de gamme. Il, c’est Moussa Ould Khairy, un opticien mauritanien au parcours atypique et étonnant qui, à force de travail et de sérieux, rivalise aujourd’hui avec les comptoirs optiques étrangers les plus huppés.

Il a réussi, sans nul doute, à s’imposer dans le cercle très serré des opticiens de Nouakchott, un secteur resté longtemps une chasse gardée de l’étranger où, dans l’esprit de la plupart des Mauritaniens, nos compatriotes ne pouvaient être que sages employés subalternes et anonymes.

Pourtant, le pari de patron opticien, toute proportion gardée, Moussa optical dans le jargon du métier- beaucoup de gens confondent le patron et la boite et vice-versa-, l’a incontestablement gagné.

Et pour preuve, son comptoir flamboyant situé sur le tronçon Monotel-Stade olympique où l’on peut trouver des lunettes de tout genre et faire toutes sortes de montages. L’homme est incontestablement ambitieux et a déjà fait du chemin dans l’art comme l’atteste le matériel de pointe qu’il possède.

Dans une pièce contiguë, à l’arrière de sa boutique, il nous a donné les détails les plus précis sur un appareil de prise de mesure numérique multifonctionnel, des appareils électroniques de montage ou d’assemblage semi-finis de lunettes dotés d’une pompe à immersion, des perceuses électroniques, des raineuses pour tracer des sillons, des chaufferettes pour dilater les montures….tout cela pour dire que l’homme est tête d’affiche dans les vitrines optiques de notre capitale.

Professionnel jusqu’au bout des ongles, il opte sans hésiter en matière d’ingénierie et de machinerie pour les Américains, même si ses produits proviennent de France, d’Italie et de Tunisie, un pays dont il admire les performances dans le domaine.

Dans les vitrines de « Moussa Optical » – son établissement – l’offre est au top et transcende le temps et la mode : on peut y voir impeccablement exposées scintillantes, des lunettes de soleil, des lunettes pour hommes et femmes tendance pour ne pas dire à la mode tout comme des classiques. Tout cela est vérifiable dans son site web: www.moussaoptical.com. En matière de qualité, son label est irréprochable car il est certifié ISO 9002.

Pourtant, quand il a eu à 19 ans seulement, son premier job de simple technicien formé sur le tas dans un grand comptoir étranger de la place, Moussa ne soupçonnait pas un jour gagner à ce point des galons dans le métier et diriger un jour sa propre société. Mais comme, il le dit « seules la persévérance et la droiture payent »… « J’ai presque grandi dans une vitrine optique qui a été, pour moi, une bonne école ».

Né en 1966 à Aioun El Atrouss, bon père de famille -qui place sa famille au dessus de tout – témoignent ses proches- Moussa qui parait plus jeune que son âge, frappe d’abord par sa modestie et sa facilité à communiquer dans la langue de Molière. De l’avis de beaucoup de gens, c’est un patron opticien d’un commerce facile.

Toutefois derrière son regard timide et fuyant se cache un entrepreneur dynamique impliqué dans beaucoup d’action de mécénat.

Méga sport : une académie de football estampillé moussa

Teint clair, regard jovial, costume impeccable, l’homme semble habitué au rythme trépidant de la vie en France où il a séjourné plusieurs fois, à l’occasion de stages de perfectionnement à l’EFOP (Etudes et Formations en Optique) de Toulon.

Debout tout le temps, il n’a pas encore perdu ses habitudes de manager général de l’entreprise où il s’est façonné et blanchi les harnais: il sait encore séduire et servir ces clients. Ces qualités se sont aussi confirmées en matière de sport : il pilote une équipe d’élite FC Tevragh Zeina, la preuve qui atteste une fois de plus qu’il est un vrai meneur d’homme rompu au maniement et la mise au pas des jeunes.

Ex vice-président de la FEDE (Fédération Nationale de Football), on lui attribue, dans le milieu sportif, une grande contribution dans l’essor qu’a connu, ces derniers temps, notre football national. Il continue à militer pour la promotion du sport en général : dans cette dynamique, il dispose à Nouakchott d’une boutique de prêt-à-porter vendant toute sorte d’équipements de sport, d’une académie de foot et d’hébergement dénommé Méga sport comprenant deux terrains de 1000 m et d’une capacité d’accueil de 47 lits.

Cette académie est un vivier incontestable d’où sont sortis beaucoup de joueurs de l’équipe national et nombre de stars qui évoluent dans des clubs au niveau mondiale et font aujourd’hui la fierté de notre pays.

Parlant de son itinéraire peu commun, il dit : « Aujourd’hui, je suis devenu opticien qualifié et pourtant, ma rencontre avec cet art et ses secrets esthétiques, est une longue histoire. Mais, quoi qu’il en soit, c’est pour avoir osé commencer quelque part que la passion est née chez-moi »…

« C’est aussi à force de ténacité et d’abnégation que j’ai pu tenir, non sans errements, le bon bout du métier ». Mais fort de l’expérience acquise au fil des années, Ould Khairy sentit le besoin de s’éclater en faisant cavalier seul. En décembre 2007, il décida d’être son propre employeur en s’installant pour son compte.

« C’était un peu un saut dans l’inconnu mais je me sentais à la hauteur car je connaissais le métier pour l’avoir pratiqué 22 ans durant ». Et pour mettre sur pied son projet qui ne démarrera effectivement qu’en mars 2008, il dut vendre sa maison et sa voiture et courir le risque de mettre « tous ses œufs » dans un seul panier dénommé « Moussa Optical », une boite où il s’érige aussi lunettier conseil. Mais à cause de sa réputation de compétence et ses qualités en marketing dans le domaine, les commandes ne tardèrent pas à pleuvoir et Moussa put démarrer son projet sur des chapeaux de roue.

Pour lui, tout bon citoyen doit privilégier le consommé local car, même les chancelleries étrangères n’hésitent pas à vendre leur pays là où elles se trouvent. « Nous n’avons pas encore atteint ce niveau mais je vois des prémices… Il faut oser entreprendre ».

Au sujet d’un appui éventuel de l’Etat, il dit n’avoir jamais essayé mais qu’il est du rôle de l’Etat de favoriser l’initiative privée ; tout comme il est du devoir des entreprises de payer leurs impôts et de s’acquitter de toutes leurs obligations vis-à-vis de l’Etat.

Parlant des banques, Moussa qui dit n’avoir jamais bénéficié de leurs services, avertit que tant que les crédits et les découverts ne se feront pas sur des bases objectives, tout prêt équivaudrait à jeter de l’argent par la fenêtre. Moussa aime aussi toujours rappeler que « le capital n’est rien, des hommes compétents créent leur capital ».

Sidi Moustapha Ould BELLAL

Source : Horizons (Mauritanie) Via Cridem (Le 15 octobre 2019)

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