Deux conseils des ministres ont suffi aux observateurs pour découvrir cette fin de semaine le vrai visage du président mauritanien investi le 1er août dernier. Un prolongement du régime de Ould Aziz dans la politique et dans le choix des hommes.
C’est le nouveau porte-parole du gouvernement qui l’a dévoilé cette fin de semaine en commentant les travaux du conseil des ministres. Cette confirmation de Ould salem pour sa première sortie médiatique est en contradiction avec les bonnes intentions de Ould Ghazouani qui veut être président de tous les mauritaniens alors que son prédécesseur avait piétiné l’unité nationale et la cohésion sociale en excluant pendant 10 ans les deux composantes nationales les plus vulnérables : Haratines et afro-mauritaniens. Une discrimination qui constitue la colonne vertébrale de sa politique intérieure et la lutte contre la gabegie et la corruption comme tremplin pour s’enrichir avec ses proches.
La ressemblance au niveau des nominations est frappante. Plus de la moitié du nouvel attelage gouvernemental sont issus de l’ancien régime à commencer par le premier ministre et également les portefeuilles clés sont restés entre les mêmes mains ( les affaires étrangères et le pétrole). Et au niveau de la répartition, le système de quota est bien de retour avec cette fois-ci un bond en avant des Haratines avec 7 rentrants pour justifier la bonne intention du président à réparer une injustice historique de marginalisation des anciens descendants d’esclaves. Au niveau de la politique, la reconduction de Ismael Ould Cheikh à la tête de la diplomatie prolonge aussi la politique arabe de Ould Aziz. Et puis en reconnaissant par ailleurs l’infiltration de jihadistes dans le pays le porte-parole du gouvernement laisse entendre pour les observateurs ce pacte de Ould Aziz qui a versé des millions d’ouguiya à Al Qaïda pour échapper aux attaques des terroristes islamistes et surtout pour être l’interlocuteur privilégié pour négocier avec les barbus dans le sahel en particulier dans le cadre du G5 Sahel.
Les mauritaniens ont fait confiance en votant massivement pour Ould Ghazouani plus de 52 pour cent des suffrages. Mais ce n’est pas pour avoir une copie de l’original. Vu sous cet angle c’est un troisième mandat par procuration sans la location du palais de Nouakchott.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 17 août 2019)
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