Crise post-électorale Mauritanie : les 4 priorités de Ould Ghazouani selon les observateurs

Le dialogue inclusif avec l’opposition, l’assainissement des finances publiques, la réduction de la fracture sociale et la mise en place rapidement des états généraux de l’éducation nationale. Telles sont les quatre priorités du président Ould  Ghazouani dès le 1er août prochain.

Ces premières priorités d’un quinquennat sont ciblées par les observateurs qui s’empressent de mettre la confiance en première ligne surtout après une élection entachée de fraudes et d’irrégularités administratives, rejetée par l’opposition et la société civile.

C’est le dialogue inclusif avec l’opposition qui va conditionner la paix sociale et tout le reste de son mandat de 5 ans. C’est la phase la plus délicate et la plus importante dans le processus démocratique nécessitant un courage politique pour des élections transparentes et consensuelles et en particulier pour la réconciliation nationale. Cette volonté politique devra déboucher sur le rétablissement de l’Etat de droit bafoué par son prédécesseur depuis 10 ans. Le respect des institutions de la citoyenneté et des libertés est fondamental pour l’unité nationale et la cohésion sociale.

La priorité du premier gouvernement de l’ère Ghazouani est sociale dans un pays où plus de la moitié de la population vit en deçà du seuil de la pauvreté alors que le président sortant est le plus riche chef d’Etat africain avec un salaire supérieur à celui même de la plupart de ses homologues des pays riches occidentaux. Ould Ghazouani est appelé à réduire la fracture sociale en respectant d’abord sa promesse de campagne de 200 milliards d’ouguiya pour l’agence nationale à cet effet.

Cette lutte contre la pauvreté ne va pas sans la moralisation de la vie publique. Les détournements des fonds publics sont légions et les délinquants financiers ne sont pas poursuivis par la justice. La majorité d’entre eux agissent dans la proximité immédiate de la présidence. Un défi à relever pour faire face aux crimes économiques. Promouvoir ainsi une gestion saine des sociétés publiques ou mixtes est un impératif pour redresser la SNIM, la SONIMEX, la SOMELEC, la SONADER. La liste est longue.

Par ailleurs le premier gouvernement devra s’attaquer tout de suite à la racine du mal éducatif en mettant en place des états généraux de l’éducation nationale pour faire face à l’hécatombe des résultats du Bac d’année en année en chute libre. Moins de 7 pour cent de réussite au premier tour cette année au plan national. C’est le signe d’un système éducatif en déconfiture. Un véritable mammouth à dégraisser.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 20 juillet 2019)

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