Aziz, un allié de la France bien portant !

(Crédit photo : Kissima Diagana)

Mohamed Ould Abdel Aziz va mieux.  Il est rentré au pays samedi. Il a d’abord fallu le voir  à la télévision en compagnie de son homologue français puis face à un journaliste sur France24 pour se rendre compte que l’opposition (COD) a fait montre d’une carence de niveau politique lorsqu’elle a tenté de convaincre l’opinion que le chef de l’Etat était dans une incapacité physique qui pouvait justifier à ses yeux « une vacance de pouvoir », « un vide constitutionnel » ou toute autre raison de réaliser ce dont elle a rêvé un an durant : « Aziz dégage !»

 

Aussi, sans avoir à commenter l’apparence physique d’un homme qui a reçu au moins une balle et fut opéré puis reçu dans un hôpital en France quarante jours durant pour soins complémentaires, retiendra –t- on de cette apparition qu’au-delà de la déception qui doit être le sentiment de ses détracteurs, le chef de l’Etat mauritanien s’est affiché comme un « allié très proche de la France ». On l’a vu durant les premiers jours de sa convalescence dans ce pays sur une photo à côté d’un ministre français, puis quelques semaines plus tard, sur une autre photo aux côtés d’un militaire français présenté comme son médecin ; et enfin à la télévision rendant visite à François Hollande…Tout cela donne à croire que l’homme est à la tête de la Mauritanie avec la bénédiction de la France de Sarkozy et de Hollande…Et pour cause, le communiqué qui a émané de l’Elysée n’a porté en rien sur la Mauritanie en particulier, ni sur l’Etat de santé de Mohamed Ould Abdel Aziz…

Ce communiqué parle de «soutien aux actions engagées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine pour apporter leur appui au Mali », du « rôle actif de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de l’adoption d’une résolution », de « dialogue politique entre les autorités maliennes et les représentants des populations du Nord du Mali, le terrorisme et la violence »…

Ce sont là les véritables points, objets de la visite à l’Elysée de Mohamed Ould Bdel Aziz. Même si on peut comprendre qu’il y ait une volonté de la France de ne pas donner l’impression de s’immiscer des affaires internes de la Mauritanie en évitant d’évoquer la situation dans le pays, force est de comprendre que  la priorité de l’ancien colon est d’abord le rôle qu’il veut confier à notre cher pays sur une scène que la communauté internationale est en train de confectionner relativement à un film d’horreur qui a pour trame guerre contre les occupant du nord malien…

Que ce rôle puisse être diligenté par l’homme fort de la Mauritanie, tant mieux pour la France ! Car, même couché sur un lit d’hôpital, l’homme a su faire montre d’une capacité à maitriser son pays et à conserver un pouvoir  que la COD, son opposition radicale, n’a pu lui faire perdre ni par « dégagement » ni par l’offensive des rumeurs, ni par la quête désespérée d’une vacance de pouvoir dans des textes apparemment très mal assimilés…

Ainsi, il y a fort à soupçonner que Mohamed Ould Abdel Aziz, soigné en France, passant à l’Elysée avant de rentrer à Nouakchott, intervenant ensuite sur les médias français de renom  que sont RFI, France 24 et le Monde, soit investi par la France d’une mission ; celle de contribuer à l’effort de libération du Nord malien. Et pour cause : la Mauritanie est le seul pays de la région à avoir montré à l’opinion internationale, aux occidentaux, une capacité militaire à se battre contre les terroristes.  En plus il est incontestable que l’armée mauritanienne connait assez bien la zone et les hommes qui s’y déplacent. Et comme Ould Abdel Aziz passe pour être l’homme de la situation, il est clair que le risque de renversement auquel était exposé avant lui M. Sidi Ould Cheikh Abdellahi est réduit à zéro. Après quarante jours d’absence, malgré les injonctions des politiques, Mohamed Ould Abdel Aziz a retrouvé son fauteuil intact. Sans doute ne s’est-il trouvé personne de si audacieux pour essayer de l’occuper. Peut-être que personne n’a été coopté ou encouragé à le faire par quelque puissance. Ce qui est sûr c’est que l’homme qui donne l’impression de gérer son pays même couché sur un lit d’hôpital semble avoir eu des garanties. La raison est à chercher dans cet extrait de l’interview accordée à RFI peu avant son retour :

Question : « Vous le savez, la nature a horreur du vide. Est-ce que vous n’avez pas craint à un moment donné, pendant votre absence, que des militaires en profitent pour prendre le pouvoir ?Réponse : Je crois que les militaires ont autre chose à faire. J’ai totalement confiance en l’armée mauritanienne. Je n’ai à aucun moment eu de craintes […]. L’Etat est là, le gouvernement est là, et personnellement, je ne vois aucun signe de faiblesse ni de fin de régime. La situation du pays est l’une des meilleures qui soit. »

Conclusion : cet autre chose à faire c’est certainement la sécurisation du pays et, au-delà une prestation de services dans le Nord malien…

Kissima Diagana

Source  :  Nouvelles Pages le 23/11/2012{jcomments on}

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