Le président mauritanien profite de son dernier sommet africain cette fin de semaine à Niamey pour tendre la main au Polisario. En marge des travaux son chef de la diplomatie lance une invitation au président sahraoui Ould Saleck pour assister à l’investiture de son successeur. Cette mise en scène dans la capitale du Niger est considérée par les observateurs comme un forcing de Ould Aziz pour marquer sa fin de règne.
Cette invitation du Polisario à Nouakchott le 1er août prochain intervient après celles adressées à l’Algérie et au Maroc. Un rebondissement auquel ne s’attendaient pas les observateurs mais c’est sans sans compter sur toutes les cartes que le président mauritanien détient avant de passer le pouvoir à Ould Ghazouani. La diplomatie est encore le domaine réservé du chef de l’Etat.
En invitant son homologue sahraoui à assister à la cérémonie d’investiture, Ould Aziz entend forcer la main à son successeur qu’il a lui-même désigné et imposé aux mauritaniens. Une réponse diplomatique pour rectifier les déclarations du candidat du pouvoir lors de sa campagne électorale qui remettaient en cause la nationalité des réfugiés sahraouis de Tindouf. Le président mauritanien n’a pas dirigé le fait que cette naturalisation soit considérée par son candidat comme une trahison des mauritaniens.
Le soutien aux sahraouis est un puzzle cher à Ould Aziz pour garder sa marge de manœuvre sur le dossier du Sahara occidental et vis à vis du Maroc. C’est un choix qu’il a fait depuis 2009 même si cette politique qui viole la neutralité de la Mauritanie adoptée depuis 78 lui a failli coûter cher durant ces deux mandats. Le nouveau président devra patienter encore quelques semaines avant de reprendre naturellement tout en main surtout de conduire la politique étrangère comme il l’entend.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 08 juillet 2019)
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