Les lignes sont en train de bouger au sein de l’Union africaine. La volonté d’indépendance économique des chefs d’Etat et de gouvernement pourrait se traduire d’ici à 2045 par la mise en place d’une monnaie commune, d’une banque centrale et d’un Fonds monétaire africain. C’est ce qui ressort des conclusions pertinentes des argentiers africains publiées par la presse.
C’est une bonne nouvelle avant tout pour les 14 pays de l’Afrique francophone de la zone euro qui pourraient sortir en douceur du FCFA, une monnaie qui paralysait jusqu’ici leur économie en particulier les pays subsahariens qui abritent les états les plus pauvres du monde. C’est également un nouveau challenge pour l’UA considérée jusqu’ici comme le grand machin africain à palabres et plus que budgétivore que créateur de richesses des peuples.
Les ministres des finances et experts de l’UA sont parvenus ainsi la semaine dernière à un agenda plus réaliste qui pourrait donner des résultats dès 2038 date butoir pour réunir toutes les conditions avant la mise en place d’une banque centrale et d’une monnaie unique. Il s’agira pour les 55 pays d’arriver à stabiliser leur dette publique à un PIB inférieur à 60 pour cent et des recettes fiscales à un PIB inférieur à 20 pour cent.
Des critères difficiles pour les deux tiers de l’organisation panafricaine dont plus de la moitié sont confrontés à des surendettements et une mauvaise gouvernance liée à la corruption. Une situation qui laisse perplexe les observateurs qui attendent de voir les premières avancées lors du sommet en juillet prochain sous la présidence du président égyptien qui semble s’orienter vers les questions sécuritaires du continent.
Bien qu’il reste beaucoup à faire pour l’émergence africaine les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris des engagements pour traduire dans les faits le siège de la banque centrale au Nigéria, la banque d’investissements en Libye et le Fonds monétaire au Cameroun.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 11 mars 2019)
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