Mariam, migrante de 17 ans, séquestrée en Libye : « Je suis l’esclave sexuelle d’un homme de 40 ans »

La rédaction d’InfoMigrants a reçu le témoignage de Mariam*, une jeune femme de 17 ans originaire d’Afrique de l’Ouest, qui dit être l’esclave sexuelle d’un Libyen depuis neuf mois. Elle est séquestrée avec sa sœur de six ans et une autre femme.

 

 

*Pour des questions de sécurité, InfoMigrants ne mentionne pas le véritable prénom de Mariam, ni la ville exacte dans laquelle elle se trouve, ni sa nationalité.

« Je m’appelle Mariam, j’ai 17 ans et je suis originaire d’Afrique de l’Ouest. Je suis arrivée en Libye l’année dernière avec ma petite sœur de six ans. J’ai d’abord été dans un foyer [lieu où les migrants sont parqués en attendant de pouvoir payer un passeur, ndlr] pendant quelques mois. Un jour, un Libyen d’une quarantaine d’années est venu dans le foyer et m’a ordonné de le suivre.

Depuis neuf mois, je suis son esclave sexuelle. Chaque soir, il abuse de moi et me force à lui faire des choses. Je ne peux pas vous en dire plus car c’est trop dégoûtant.

Heureusement, ma petite sœur est épargnée mais elle est traumatisée par cette situation : elle parle toute seule et fait des cauchemars toutes les nuits. Moi aussi je fais des cauchemars, je rêve que des hommes me violent.

Il y a une autre femme avec nous. Elle aussi subit des viols tous les soirs par un ami de l’homme qui nous séquestre.

Si on refuse, ils nous frappent. J’ai peur qu’un jour ils nous tuent.

>> À lire sur InfoMigrants : Torture et prostitution : le calvaire de Sarah, jeune maman prisonnière en Libye

Ils nous donnent seulement un repas par jour : du pain et de l’eau salée.

L’homme chez qui nous sommes nous dit qu’il va bientôt nous faire passer en Europe mais rien ne se passe.

Pourquoi nous fait-on subir ça ? On n’a rien fait, on nous traite comme des animaux alors qu’on voulait juste avoir une vie meilleure. Je n’ai que 17 ans !

On ne peut pas s’échapper, on ne connait personne en Libye. Si je m’enfuis, où est-ce que je vais aller ? Qui est-ce que je pourrais contacter ? Personne.

Je suis fatiguée de cette situation, souvent je pense à me suicider avec ma petite sœur. On souffre trop, c’est un enfer. Je ne vois aucune solution pour sortir d’ici.

J’ai besoin d’aide, s’il vous plait, venez me libérer. »

**InfoMigrants a pris contact avec des organisations internationales et des ONG pour alerter sur la situation de Mariam.

 

Source : INFO Migrants (Le 14 février 2019)

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page