Après la candidature sur la table de l’ancien premier ministre sous Ould Taya et Ould Vall le diplomate Ould boubacar, des confidences à Nouakchott font étalage de celle de l’ancien premier ministre de Ould Aziz le technocrate Ould Laghdaf. Pour les observateurs c’est une stratégie classique pour multiplier les candidatures afin d’affaiblir l’opposition dans l’hypothèse du second tour.
Ce regard est certainement partagé par l’opinion publique très surprise du réservoir de candidats de la majorité apparaître au moment où la candidature du dauphin de Ould Aziz est annoncée officiellement sur les réseaux sociaux par le porte-parole du gouvernement juste après les consultations du locataire du palais de Nouakchott. Pour l’instant il s’agit encore de probables candidats mais le jeu politique en vaut la chandelle puisqu’une troisième candidature se dessine sur l’horizon avec les intentions du président de l’APP Ould Boulkheir un opposant dialoguiste mais très proche de Ould Aziz. Tous ces candidats virtuels constituent un vrai bouclier pour le candidat choisi par le président mauritanien le ministre de la défense Ould Ghazouani. Il s’agit d’une stratégie classique pour diviser les voix de l’opposition.
Mais en réalité aucun parti n’a le monopole des cartes des électeurs à moins d’en abuser comme c’est le cas des dernières élections où des cartes d’identité ont été vendues pour engranger des adhérents de l’UPR. Les observateurs retiennent que ce sont des anciens chefs de gouvernement qui veulent se confronter aux suffrages des mauritaniens.
Des anciens serviteurs d’anciens régimes qui ont marqué l’histoire du pays mais en mal avec surtout Ould Taya dont le long règne a abouti à la déportation de plus de 60000 noirs au Sénégal et au Mali en 89 et les massacres de 28 soldats noirs à Inal en 91. Et le plus récent a servi le premier quinquennat de Ould Aziz qui a initié le génocide biométrique. Voilà deux visages en contradiction avec le vent d’unité nationale qui souffle sur la Mauritanie et qui sera au cœur des présidentielles de juin prochain.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 30 janvier 2019)
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