Mauritanie : l’opposition en position de force

A moins de 5 mois des présidentielles, l’opposition joue la carte de l’offensive tous azimuts. C’est le président en exercice Ould Maouloud qui prend toutes les initiatives pour reprendre la main sur la scène nationale et imposer un nouveau rythme médiatique. A défaut d’obtenir la révision du processus électoral le chef de l’opposition cible la constitution pour couper court aux discours et appels du camp de la majorité pour un troisième mandat de Ould Aziz.

Le ton est monté vite cette semaine dans le camp de l’opposition qui semble retrouver un second souffle après sa lourde défaite de septembre dernier. Et depuis elle n’a raté aucune occasion surtout à l’assemblée nationale pour défier le programme de politique générale du nouveau premier ministre et son gouvernement de transition dont l’orientation est considérée comme un recul à tous les niveaux. C’est surtout la passivité du président Ould Aziz sur les discours et appels de son camp en faveur d’un troisième mandat qui est pointée du doigt. Cette complicité inquiète les mauritaniens qui ne croient plus à la parole de leur président au fur et à mesure que le scrutin d’avril 19 approche.

Le chef de l’opposition démocratique revient à la charge cette semaine en haussant le ton par des menaces d’ester en justice contre tous ceux qui réclament un troisième mandat. Le président de l’UFP va plus loin en mettant en garde le chef de l’Etat contre une éventuelle poursuite pour haute trahison. Les observateurs notent avec satisfaction cette position de force de l’opposition qui a compris que la meilleure défense c’est la meilleure attaque. Ould Aziz est averti. L’opposition est prête à la confrontation comme elle l’a toujours envisagée. Dans cette perspective elle entend faire descendre le peuple dans la rue pour qu’il rejette ces appels à coup d’Etat contre la constitution. L’UFP qui n’a pas encore retrouver sa force d’antan pourrait devenir le moteur d’appoint non négligeable de l’opposition pour affronter l’ogre UPR qui ne va pas tarder à riposter. En attendant cette offensive médiatique ouvre de nouvelles perspectives pour l’opposition pourvu que cela dure.

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 26 décembre 2018)

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