Diplomatie – À l’ONU, invectives entre Trump et Rohani

Le président américain a appelé mardi, à la tribune des Nations unies, à isoler Téhéran. Son homologue iranien a riposté quelques minutes plus tard, s’en prenant au “terrorisme économique” de Washington.

La tribune de l’Assemblée générale de l’ONU a donné à voir, mardi 25 septembre, “un clash” par discours interposés entre Donald Trump et Hassan Rohani. Le président américain et son homologue iranien se sont vivement affrontés lors de cette grand-messe de la diplomatie, à New York, résume Al-Jazira.

Après “des semaines de spéculations au sujet d’une possible rencontre décisive” entre les deux hommes, ils ont “sombré dans une guerre de mots au sujet de la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire de 2015”, explique la chaîne qatarie. Donald Trump “a tiré le premier” : le locataire de la Maison-Blanche a appelé “toutes les nations” à isoler l’Iran, qualifié de “dictature corrompue”. “Nous ne pouvons pas permettre au principal soutien du terrorisme dans le monde de posséder les armes les plus dangereuses de la planète” ou de “menacer l’Amérique” ou Israël, a-t-il mis en garde.

Hassan Rohani a riposté quelques instants plus tard, déclarant que la décision américaine d’imposer plus de sanctions à l’Iran – le milliardaire venait d’en annoncer une nouvelle batterie après celles qui seront rétablies le 5 novembre – était une forme de “terrorisme économique”. Le dirigeant iranien a accusé Washington de tenter de le faire tomber. “Il est paradoxal que les États-Unis ne cherchent même pas à cacher leur plan visant à renverser le gouvernement alors même qu’ils invitent à des pourparlers”, a-t-il lancé. Le site Iran Daily insiste de son côté sur l’appel lancé par M. Rohani à “revenir à la table des négociations”. “Cependant, le dialogue est à double sens : il doit être fondé sur l’égalité, la justice, l’intégrité humaine et l’honneur, et mené conformément aux règles et normes du droit international…”, a-t-il insisté.

“Trump contre tous”

 

Outre-Atlantique, en revanche, nombreux étaient les médias à souligner l’isolement croissant de l’occupant du Bureau ovale. “L’invective contre l’Iran était emblématique de la volonté de Trump de faire cavalier seul sur la scène mondiale pour promouvoir ce qu’il considère comme les intérêts des États-Unis”, note ainsi The Hill. “Des signes pendant (son) discours ont montré que l’approche de Trump ne fait plus recette parmi les dirigeants du monde”.

Le site spécialiste de politique relate un incident édifiant :

Les membres de l’auditoire ont ri lorsqu’il s’est vanté […] d’avoir accompli ‘plus que presque toute autre administration dans l’histoire de notre pays’. Trump s’est arrêté et a répondu : ‘Je ne m’attendais pas à cette réaction, mais ce n’est pas grave.’”

“À l’ONU, c’est Trump contre tous au sujet de l’Iran”, analyse en écho le mensuel The Atlantic.Les remarques de M. Trump surviennent au lendemain de l’annonce par l’Union européenne et d’autres signataires de l’accord nucléaire d’un nouveau mécanisme pour contourner efficacement les sanctions américaines”, un indice des “divisions croissantes au sein de l’alliance transatlantique”. “Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi que la politique iranienne de Trump était en partie responsable de la hausse des prix du pétrole, que le dirigeant américain a critiquée”, souligne également Bloomberg.

“Pourtant, l’influence de Trump sur l’Iran est claire”, tempère toutefois l’agence de presse économique. Avec les sanctions, “la monnaie du pays, le rial, s’est affaiblie, l’inflation et le chômage ont augmenté et les exportations de pétrole sont en baisse.”

Source : Courrier international

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