Mauritanie : les élections sous haute tension

A quelques jours des élections en Mauritanie, l’arrestation de Ould Abeid président de l’IRA et candidat RAG-SAWAB à la députation pour les législatives   et celle des deux journalistes  l’un de CRIDEM et l’autre de TAQADOUM tous les deux pour diffamation suscitent de vives tensions dans le pays. L’opposition démocratique et tous les autres partis patriotiques sont dans tous leurs états et ils considèrent cette provocation comme un alibi pour Ould Aziz de mener la campagne de l’UPR dans un climat trouble.

 

Après avoir reconstruit l’UPR en organisant la tricherie politique et la fraude dans le cadre l’implantation du parti à Nouakchott comme à l’intérieur du pays, l’objectif du président mauritanien est maintenant de reconduire le même régime avant son départ en 2019. Démonstration à l’appui avec sa visite actuelle à l’Est du pays au cours de laquelle il demande aux notables de voter pour les listes de la majorité. Ould Aziz sort ainsi de sa réserve et viole pour la nième fois la constitution et empiète le processus électoral en cours à la veille de l’ouverture officielle de la campagne.

C’est du jamais vu comme aussi utiliser la justice à des fins personnelles pour régler ses comptes à ses opposants dont le plus têtu le président de l’IRA et certainement le mieux placé pour siéger enfin à la future assemblée nationale synonyme d’immunité. Ce qui poserait des soucis au nouveau locataire du palais de Nouakchott au moins pour 5 ans. Son arrestation pour diffamation à un journaliste est absurde et ne va pas dans le sens de l’apaisement dans le contexte des élections. Son emprisonnement est une entorse à la justice et sert d’alibi qu’à autre chose. De même les arrestations des journalistes de CRIDEM et de Taqadoum pour diffamation s’inscrivent dans le même cadre de nuire à la presse privée très affaiblie depuis 2009. C’est une atteinte à la liberté de la presse. C’est la démocratie qui est en danger aggravée par l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Les observateurs craignent des élections sous haute surveillance de l’armée.

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 14 août 2018)

 

 

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