Mauritanie : les régionales, enjeu de taille pour les collectivités locales

Les mauritaniens vont élire le 1er septembre prochain leurs conseils régionaux.Une première dans le pays depuis l’indépendance sur fond de nouveaux découpages administratifs qui font apparaître 6 régions.Il s’agit de 4 zones regroupant les 11 régions plus la communauté urbaine de Nouakchott et Dakhlet-Nouadhibou. Un enjeu pour l’UPR considéré favori par les observateurs devant l’opposition.

La suppression du Sénat pour justifier la création de conseils régionaux est un projet de Ould Aziz dévoilé officiellement lors du discours de Néma en 2016. Une ambition personnelle qu’il a traduite dans les faits en rejetant le veto du Sénat pour un référendum qui sera rejeté par la majorité des mauritaniens dans leur diversité.Cette réforme est qualifiée de coup d’état constitutionnel par l’opposition démocratique. C’est sur ce fond de désaccord que les mauritaniens sont appelés le 1er septembre prochain à élire des conseillers régionaux répartis dans 6 régions.

Le nouveau découpage administratif fait apparaître 4 grandes zones et une spécificité de la communauté urbaine de Nouakchott et Dakhlet-Nouadhibou.Ce n’est pas avec gaieté de coeur que l’opposition mauritanienne s’est mise en ordre de bataille pour ne pas laisser une chaise vide à l’UPR. Dans cette confrontation à laquelle participent 105 partis Nouakchott la capitale politique avec sa communauté urbaine et ses 9 communes et la capitale économique Dakhlet-Nouadhibou constituent la convoitise de tous. Ces deux régions à elles-seules absorbent plus de la moitié de la population et sont des pôles de compétitivité les plus attractifs pour les investisseurs et recèle une partie importante des recettes du pays.Mais les contours de cette régionalisation qui n’obéissent à aucune logique territoriale sont qualifiés de rendez-vous manqué avec la Vallée qui comptabilise avec le Trarza le plus d’inscrits pour le 1er septembre prochain et dont l’émiettement n’est pas pour apaiser les populations avec le rattachement du Guidimaka au Tagant et l’Assaba. Et que dire des régions qui accusent des retards dans tous les domaines et qui seront abandonnées entre les mains de chefs de tribus ou de futurs présidents cupides. Ce n’est pas la décentralisation qui ne plaît pas aux mauritaniens mais c’est plus le confinement des régions au rôle de région politique et administrative pour les observateurs.Cet enjeu de taille pour les collectivités locale pourrait se révéler payant pour l’Alliance électorale démocratique si elle gagnait au moins les deux capitales.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 02 août 2018)

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