Mauritanie : le RFD en quête d’un nouveau souffle

Le refus du président du RFD de diriger la liste nationale aux législatives prochaines est un signal fort envoyé aux militants que le parti ne se porte pas bien au plan financier et organisationnel.Un camouflet à quelques semaines des élections et qui intervient au lendemain de la démission de l’ex-président de la communauté urbaine de Nouakchott pour des divergences sérieuses avec Ould Daddah. Après l’UFP c’est le RFD qui est appelé au renouvellement et à l’alternance au sein du parti.

 

Les observateurs ne sont pas surpris de ce revirement de situation du RFD, l’un des principaux partis de l’opposition démocratique dirigé par le frère du père de la nation considéré comme l’ennemi héréditaire de Ould Aziz. Avec l’UFP ce sont les deux partis qui ont contribué à l’instauration de la démocratie en Mauritanie.Candidat malheureux à deux élections présidentielles Ould Daddah est aujourd’hui atteint par la limite d’âge pour les présidentielles de 2019.Un handicap qu’il souhaite transformer en avantage pour hisser son parti au plus haut niveau des autres partis de l’opposition.Mais seulement les ambitions personnelles, les défaites et boycotts aux élections ont impacté l’avenir du parti au point que le chef a pris ses distances petit à petit vis à vis de l’opposition démocratique sous la houlette du FNDU et que beaucoup de militants ont quitté le navire.La dernière démission en date est celle de l’ex-président de la communauté urbaine de Nouakchott qui en a marre des divergences avec Ould Daddah.

De la Coordination de l’opposition démocratique (COD) en passant par le FNDU, le président du RFD a cumulé beaucoup de déceptions et de frustrations qui l’ont conduit pour les prochaines élections à cavaler sans l’Alliance électorale démocratique en présentant ses propres listes mais sur fond de désaccord pour conduire la liste nationale aux législatives pour des raisons financières et organisationnelles. A quelques semaines des compétitions c’est un camouflet pour lui et pour le parti. Cette mauvaise posture cache en réalité une crise interne qui ne date pas d’aujourd’hui semblable à celle de l’UFP il y a un mois.Les deux plus grands opposants de Ould Aziz sont confrontés au nouveau monde symbolisé par la nouvelle génération qui veut du changement c’est à dire le renouvellement des hommes et l’alternance au sein des partis.Pour l’instant ce sera le statu quo dans les états-majors de ces deux gros poids lourds de la scène nationale. Les observateurs s’attendent à ce que les jeunes soient plus représentés non seulement au sein des partis mais également au niveau de la future assemblée nationale , les mairies et les conseils régionaux.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 27 juillet 2018)

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