Mauritanie : le régime de Ould Ghazouani à l’épreuve des libertés

Les arrestations respectives de 26 manifestants pacifiques de Tiviritt à Nouakchott contre les dépôts d’ordure, de 8 activistes politiques dans la capitale, accusés de blasphème et outrage à l’islam, de 7 manifestants contre la soif de la localité de Boutarvaya non loin de Rosso. Autant d’atteintes à la liberté d’expression cette semaine révélatrices d’un régime autoritaire de Ould Ghazouani.

C’est une semaine difficile pour les autorités de Nouakchott confrontées à un regain de tensions sociales à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Les habitants de la localité de Tiviritt  non loin de la capitale sont montés au créneau pour manifester leur colère contre les décharges dont les émanations toxiques sont insupportables pour les populations depuis plus d’une décennie.

C’est une vielle revendication de cette localité qui avait été choisie comme lieu de décharge de la capitale par l’ex société française Pizzorno. C’est un problème écologique et environnemental qui est pointé par les observateurs qui s’interrogent sur les intentions du gouvernement de Ould Bilal sur la question de l’incinération des déchets qui constitue un véritable problème de santé publique. A

u-delà c’est la répression policière contre les manifestants suivis de 26 arrestations comme réponse qui surprend les observateurs. Même constat avec l’arrestation de 7 manifestants contre la soif dans la localité de Boutarvaya non loin de la capitale du Trarza. Les habitants protestent contre le manque d’eau faute de carburant de leur station. Enfin l’épreuve la plus difficile politiquement à laquelle fait face Ould Ghazouani c’est l’issue du jugement de 8 activistes accusés de blasphème et outrage à l’islam détenus depuis février dernier.

Les nouvelles lois sur la cybercriminalité, l’apostasie et la diffamation sont considérées pour la plupart comme un arsenal répressif contre les défenseurs des droits de l’homme. En s’attaquant ainsi à la liberté d’expression le régime de Ould Ghazouani utilise les vieilles recettes des régimes autoritaires comme celui de son prédécesseur Ould Aziz.