Mauritanie : l’opposition condamnée à la confrontation avec le pouvoir pour exister

La pré-campagne électorale est caractérisée depuis plus d’une semaine par une odeur nauséabonde qui plane au dessus de la capitale avec des affiches réclamant le troisième mandat de Ould Aziz,une décomposition de la CENI avec les derniers recensements à distance des citoyens. Une atmosphère intenable pour l’Alliance électorale de l’opposition démocratique appelée devant ses responsabilités si elle tient à exister.

 

La situation politique depuis les réformes constitutionnelles imposées par Ould Aziz est grave pour la démocratie et pour les mauritaniens qui assistent depuis 2009 à des mascarades électorales d’une telle ampleur jamais enregistrée dans le pays. Les législatives municipales et régionales du 1er septembre prochain vont dans ce sens. Les observateurs ont l’impression d’un remake des élections de 2014 à la différence cette fois-ci l’opposition démocratique qui regroupe 11 partis avec une coalition de 7 partis s’est prêtée au jeu en participant aux élections tout en sachant que le pouvoir ne l’a pas ménagé en l’écartant de tout dialogue politique avec la majorité. A quelques semaines de l’ouverture officielle des compétitions sous la houlette d’une alliance électorale pour lutter contre d’éventuelles fraudes elle se rend compte que le régime de Ould Aziz a verrouillé tout le système pour sa reconstruction et sa reconduction.

C’est le sens de la déclaration du porte-parole du gouvernement qui clame tout haut dans les médias nationaux un troisième mandat du président que d’ailleurs les nombreuses affiches dans la capitale confirment.Et la naïveté des leaders de l’opposition est encore perceptible lorsqu’ils dénoncent l’implication de certains généraux très connus pour leur proximité avec le chef de l’Etat dans le processus électoral. A ce sujet les observateurs ne sont pas dupes que depuis sa réélection il avait déjà désigné son dauphin pour 2019.Et depuis plus deux semaines la décomposition de la CENI qui génère un fichier électoral quasi fictif même des inscriptions des citoyens à distance ne serviront à rien à l’agenda déjà fonctionnel du pouvoir. Le pays se dirige tout droit vers fraudes massives électorales à moins que toute l’opposition dans sa diversité se tienne debout quitte à une confrontation avec le pouvoir dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Sinon c’est un raz de marée de l’UPR dans tous les scrutins.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 20 juillet 2018)

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