Mauritanie : la SNIM sous perfusion des bailleurs internationaux

La Banque africaine de développement (BAD)et la banque européenne d’investissements (BEI) viennent de rendre public cette semaine à Nouakchott un plan de co-financement de 109 millions de dollars à la Snim pour l’élargissement du chenal d’accès au port minéralier de Nouadhibou. Il s’agit d’un prêt de 12 ans qui vient s’ajouter aux nombreuses dettes de la société minière.

 

La Snim, fleuron de l’industrie mauritanienne est une des grandes pourvoyeuses d’emploi du pays avec des milliers de salariés. Seulement depuis 2014 elle fait face à une crise financière inédite depuis les 5 glorieuses de 2009 à 2014 où elle a battu tous les records de production du minerai de fer. Avec la mévente du minerai elle a entamé une chute vertigineuse parce qu’elle est devenue une vache à lait incontournable du pouvoir pour boucler son budget et pire pour des prêts à taux zéro de remboursement pour ses dirigeants et les caciques du régime de Ould Aziz.Les conséquences de cette mal gouvernance des dépenses de prestige inimaginable qui auraient coûté des milliards à l’entreprise dont des prêts à des proches du président . 18 millions de MRO de frais pour le nouvel aéroport Oumtounsi sans compter 20 millions d’euros pour la construction du siège et un hôtel de luxe dont le coût est estimé à 60 millions de dollars .

Cette gabegie et la corruption ont entraîné la société dans un gouffre sans fin l’empêchant ainsi de se relever et de continuer les activités pour lesquelles elle doit son existence.Dans cette perspective de survie l’entreprise s’est tournée vers des prêts au moins pour le redressement du port minéralier de Nouadhibou. C’est dans ce cadre qu’elle vient d’obtenir un plan de co-financement de la BAD et la BEI d’une valeur de 109 millions de dollars rendu public cette semaine à Nouakchott.Un prêt de 12 ans destiné à soutenir le développement des installations portuaires pour l’approfondissement et l’élargissement du chenal d’accès du port minéralier de la capitale économique du pays. C’est encore une dette supplémentaire qui va impacter le budget largement déficitaire menaçant même la faillite si les exportations ne reprennent pas leur envol.Ce qui inquiète les observateurs qui estiment que ce cercle vicieux d’endettement est un frein à toute sortie de crise.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 12 juillet 2018)

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