Mauritanie : les enseignements du sommet africain de Nouakchott

Une vingtaine de chefs d’Etat présents à Nouakchott alors que le dernier sommet arabe en comptait 6. Cette reconnaissance africaine de la Mauritanie c’est le premier enseignement de ce 31ème sommet de l’UA .L’impuissance des leaders africains à traduire dans les faits de sommet en sommet les projets économiques du continent et la routine des résolutions des conflits régionaux c’est le deuxième enseignement et enfin le troisième enseignement est relatif à la pression de la société civile, des ONG nationales et internationales et de l’opposition sur le régime de Ould Aziz.

 

Les rideaux viennent de tomber sur le 31ème sommet africain à Nouakchott sur fond de bilan mitigé que les observateurs imputent à la coïncidence de la visite du président français en Mauritanie qui semble occulter les dossiers brûlants de ce conclave consacré à la lutte contre la corruption.Finalement c’est la lutte contre le terrorisme qui a dominé les débats avec en toile de fond le G5 Sahel au détriment des problèmes de développement économique du continent , du fonctionnement et du financement de l’organisation panafricaine. Avec la présence d’une vingtaine de chefs d’Etat dans la capitale mauritanienne alors que le dernier sommet arabe en comptait à peine 6 c’est la reconnaissance africaine de la Mauritanie qui en sort vainqueur.

C’est le premier enseignement que le président mauritanien devra tirer de ce conclave africain.Et en conséquence recadrer sa politique africaine de l’immigration et de bon voisinage avec le Sénégal, le Mali et la Guinée avec lesquels la Mauritanie partage l’OMVS( organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal), le CILSS ( comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel).

Et enfin pourquoi pas réintégrer la CEDEAO qui pourrait ouvrir un grand marché des produits mauritaniens.Ensuite si les observateurs ont noté une avancée dans la ratification de l’accord de zone de libre échange avec 49 pays à jour il n’en demeure pas moins que ce sommet n’a pas permis en particulier le président en exercice de l’UA le rwandais Paul Kagamé de convaincre les plus réticents le Nigéria et l’Afrique du Sud à accepter le grand marché commun africain.C’est surtout l’impuissance des dirigeants à traduire dans les faits des projets économiques au bénéfice des populations qui apparaît comme le deuxième enseignement du sommet de Nouakchott avec la routine habituelle de reléguer au second plan les conflits régionaux par le jeu de la diplomatie à petits pas.Une attention particulière a été accordée à la crise des migrants avec la proposition marocaine de créer un observatoire de la migration mais par contre le silence sur le début de génocide des peuls au centre du Mali est inquiétant pour les observateurs.

Le dernier enseignement est relatif à toute la pression nationale et internationale sur le régime de Ould Aziz qui a permis au moins d’interpeller les leaders africains et le président français sur la difficile cohabitation en Mauritanie aggravée par un racisme d’état et un pouvoir autoritaire.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 03 juillet 2018)

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