Mauritanie : les prochaines élections bousculées par le sommet africain à Nouakchott

En rognant sur les primes des fonctionnaires pour préparer le sommet de l’Union africaine en juillet prochain les autorités de Nouakchott pourraient être amenées à reporter les législatives régionales et municipales à l’année prochaine et anticiper les présidentielles de 2019. Ce n’est pas la seule raison pointée par les observateurs qui soulignent le manque de moyens matériels et humains et surtout l’incapacité de la CENI de mettre à jour le fichier électoral.

 

Après le forcing pour nommer les membres de la CENI avant de lancer le recensement administratif à vocation électorale (RAVEL) le président mauritanien s’est lui-même mis devant le fait accompli en voulant tout organiser les législatives municipales et régionales et le sommet de l’UA en même temps.L’état est obligé de rogner sur les indemnités et primes des fonctionnaires et autres astuces du trésor public pour assurer l’accueil et l’hébergement au moins 36 chefs d’états africains et l’invité d’honneur de l’UA le président français Emmanuel Macron qui seront présents à Nouakchott en juillet prochain.

Cette organisation impacte bien entendu les prochaines élections qui pourraient être reportées en 2019 et anticipées les présidentielles.Une seconde chance pour l’opposition pour poursuivre son recours administratif d’annulation du décret de nomination des membres de la CENI auprès de la cour suprême. Et surtout pour s’unir autour d’un programme commun des forces démocratiques du pays pour une alternance pacifique. Pour le pouvoir ce report pourrait éviter des élections agitées et sauver ainsi la démocratie. En inversant le calendrier des élections la majorité et l’opposition ont ainsi l’occasion de mesurer leurs forces pour le futur parlement et de connaître le nouveau locataire de la Maison brune. Et la lutte sera encore plus rude pour les premiers conseillers régionaux du pays.Cette éventualité d’un report est une aubaine pour la majorité et l’opposition de reprendre le dialogue politique pour des élections consensuelles transparentes et inclusives. Si tout se passe bien selon ce scénario revu et corrigé c’est Ould Aziz qui en sortira vainqueur.Dans le cas échéant c’est le chaos qui attend les mauritaniens.

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya le 18 juin 2018)

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