«Fiasco» contre «remontada historique» : les médias espagnols et italiens analysent la déroute du Barça et l’exploit de la Roma

Au terme d’un match historique, la Roma a renversé la Barça ce mardi (3-0) après avoir perdu à l’aller (1-4). Forcément, la presse italienne s’emballe. Tout le contraire des médias espagnols, qui descendent en flamme le club catalan. Revue de presse.

 

 

Dans la Botte, l’heure est à la fête. La Roma a écrasé un Barça encore invaincu en C1 mardi soir (3-0) et renversé la vapeur après avoir perdu le match aller au Camp Nou (1-4). «Un exploit historique, pour le quotidien national La Repubblica. Il y a des nuits où ce qui semble impossible prend forme. Avec patience et détermination. Avec fureur mais sans frénésie. La Roma a joué comme cela pendant 90 minutes et est entrée dans la légende

«Impérial !», titre quant à elle la Gazzetta dello sport en Une, évoquant «un exploit épique des Romains, menés par Dzeko et De Rossi.» «Roma magique» pour Il Gazzettino tandis que le Corriere dello sport place le club de la Ville éternelle «nel mito» («dans la légende»), au terme d’une «mythique remontada.» «Soixante mille supporters ont poussé les nouveaux héros de Rome. Ce fut un privilège de voir en direct le retour extraordinaire d’une équipe de football capable de marquer trois fois contre Messi et les champions barcelonais», écrit Alessandro Vocalelli, le directeur de la rédaction du Corriere.

«Di Francesco Totti»

 

Eusebio Di Francesco, le technicien italien de la Roma, a été porté aux nues par la presse italienne pour ses choix tactiques. Un schéma de jeu que l’intéressé a longtemps cherché, comme il l’avouait en conférence de presse à la suite de la rencontre : «Après le match contre la Fiorentina ce week-end, je ne dormais toujours pas à 5 heures du matin, je devais trouver quelque chose de plus que notre 4-3-3». «Di Francesco exige du courage de ses joueurs mais il n’oublie pas de montrer son courage avant tout, en mettant en place une défense à trois (…) L’équipe est haute et fait tout de suite mal au Barça», analyse La Repubblica. «Eusebio Di Francesco a construit le match parfait (…) Sa tactique a anéanti Valverde, Messi et compagnie», ajoute la Gazzetta dello sport.

Lire aussi : Zoom sur Eusebio Di Francesco, le coach de la Roma

Ivan Zazzaroni, journaliste pour le Corriere dello sport, s’est quant à lui adressé au technicien italien dans une lettre ouverte intitulée «Di Francesco Totti», signifiant que l’entraîneur était entré dans la légende du club à hauteur de l’ancien capitaine : «Eusebio, je vous aime. Vous avez signé le plus grand exploit de la Roma en Europe alors que vous êtes un débutant en Ligue des champions, que vous avez été considéré comme un provincial du football, avec un profil moyen ; vous qui avez eu le courage, l’intelligence et l’humilité de changer la tenue de l’équipe, vous qui avez tiré la meilleure partie d’un Dzeko monumental(…) La dernière fois que Rome était arrivé en demi-finale de la compétition européenne, vous aviez 15 ans (…) Merci Eusebio et merci Rome.»
Antonin Deslandes @AntoDeslandes

Deux sons de cloche différents en Unes des quotidiens espagnols et italiens : « Un fiasco sans excuses » contre « Une Roma dans la légende »

«Une humiliation dont on se souviendra pendant de nombreuses années»

 

Au-delà des Pyrénées, le son de cloche est tout autre. En Une de Sport et Marca, «un fiasco sans excuses» et une pensée, aussi, pour Pep Guardiola, ancien du Barça et défait avec City contre Liverpool. «La chute à Rome», titre sur fond noir Mundo Deportivo, évoquant un «Barça méconnaissable, absent de la demi-finale pour la troisième année consécutive» et «submergé par une équipe romaine auteure d’un incroyable retour.» «Le Barça avait un jeu calamiteux, Valverde et les siens ne parvenant pas à arrêter leur rival, beaucoup plus agressif et clairvoyant», écrit le quotidien catalan.

Lluís Mascaró, reporter pour le journal Sport, n’y va pas de main morte dans sa tribune, au lendemain de la débâcle : «C’est historique et ridicule (…) Une humiliation dont on se souviendra pendant de nombreuses années. Et l’image de ce Barça qui semblait fiable et victorieux est brisée. Le match des Blaugrana était simplement lamentable. Ils ont joué comme une petite équipe. Avec peur. Fatigués par les nerfs (…) Nous devons réfléchir sur cette partie. Sur l’approche de Valverde, sur la vraie valeur du football de ce Barça. Un Barça qui a vécu toute la saison agrippé à Messi, et lorsque Messi n’a pas agi comme un génie, tout est tombé. Heureusement que la Liga est déjà gagnée…»

Antonin Deslandes

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