Des musulmanes dénoncent le harcèlement sexuel durant le Hajj sur #MosqueMeToo

La Terre sainte souillée par un harcèlement sexuel sans frontières et sans limites ?

 

A l’heure où la parole des femmes brise l’épaisse chape de plomb du silence pour déverser, dans toutes les langues, un flot de témoignages sur les violences portant atteinte à leur dignité et leur intégrité physique, des musulmanes s’épanchent à leur tour afin de lever un coin du voile sur l’envers du décor du Hajj.

Sanctuaires inviolables, les hauts lieux saints de l’islam ne seraient pas épargnés par le fléau des attouchements obscènes, ou pire encore, le rempart de la foi et de l’éthique islamique échouant manifestement à les protéger contre une telle profanation avilissante, même lors de moments d’intense ferveur religieuse.

Fraîchement créé par Mona Eltahawy, une féministe et journaliste égypto-américaine, se disant elle-même victime d’une agression sexuelle durant un Hajj 2013 de triste mémoire, le hashtag #MosqueMeToo a rapidement fait florès sur la Toile, caracolant même en tête des tendances sur Twitter en version persane. En moins de 24 heures, il a été tweeté plus de 2 000 fois dans l’agora virtuelle, par des internautes des deux sexes.

Du harcèlement insupportable de rue au harcèlement impensable lors des longues processions à La Mecque, il n’y avait qu’un pas à franchir pour ceux qui ne respectent rien et ne craignent pas de commettre des actes éminemment blâmables, comme en témoignent de nombreuses femmes musulmanes, revenues traumatisées du grand voyage de leur vie.

La plupart d’entre elles relatent les mêmes faits, affirmant avoir été prises par surprise au milieu d’une foule dense, touchées de manière inappropriée et avec insistance, certaines restant à jamais meurtries par leur agression dans les enceintes sacrées de l’islam, alors même qu’elles étaient en train de se recueillir.

A la lecture de tels récits effarants, de nombreuses internautes iraniennes, ayant elles aussi subi une forme de harcèlement sexuel, ont tenu à partager leur expérience douloureuse sur #MosqueMeToo, en insistant sur le fait que le port du hijab, comme c’est le cas dans l’espace public ou les transports en communs, ne protège nullement des viles pulsions masculines.

Mais cette libération de la parole féminine, encouragée par Mona Eltahawy, n’a pas été du goût de tous les musulmans, des voix de femmes et d’hommes s’élevant sur les réseaux sociaux pour lui reprocher d’avoir soulevé le sujet épineux et par-là même d’avoir contribué à salir publiquement l’image du Hajj.

 

 

 

Source : Oumma.com

 

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