Harvey Weinstein a utilisé d’ex-agents du Mossad pour étouffer les accusations d’abus sexuels

Le New Yorker révèle qu'Harvey Weinstein a fait appel aux services d'anciens agents secrets israéliens pour enquêter sur ses accusatrices.

 

Cela ressemble à un polar. Harvey Weinstein a utilisé une armée d'espions pour étouffer les révélations sur ses abus sexuels présumés. Il a utilisé, par l'intermédiaire de ses avocats, d'ex-agents secrets du Mossad et d'autres agences israéliennes, qui ont enquêté sous de fausses identités ou des journalistes freelance, affirme le New Yorker lundi. D'après l'hebdomadaire, une ex-agent israélienne, employée de la société Black Cube, dont le contrat prévoyait au moins 200.000 dollars d'honoraires, a notamment contacté l'actrice Rose McGowan, l'une des principales accusatrices de Harvey Weinstein, en prétendant être une militante pour les droits des femmes. Parlant avec un accent allemand, elle a enregistré en secret des heures de conversations avec Rose McGowan.

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Black Cube se présente sur son site internet comme "un groupe de vétérans des unités d’élite du renseignement israélien qui offre ses services aux grandes banques et aux plus grands cabinets d’avocats dans le monde". Le site internet de la société est aujourd'hui indisponible. Black Cube a des antennes au Royaume-Uni, en France, en Israël et aux Etats-Unis. L'agent de Black Cube qui avait établi des contacts avec Rose McGowan a par ailleurs, sous une identité différente, contacté des journalistes enquêtant sur les agressions sexuelles présumées de Harvey Weinstein, notamment un reporter du magazine New York, Ben Wallace, pour savoir de quelles informations ils disposaient.

Weinstein et son équipe ont aussi enquêté sur les journalistes eux-mêmes

Weinstein et son équipe ont aussi enquêté sur les reporters eux-mêmes, y compris leur vie personnelle et sexuelle et leurs précédentes enquêtes et potentiels litiges, pour tenter de les contredire, les discréditer ou les intimider. Son équipe a notamment rassemblé des éléments sur l'ex-femme de Ben Wallace. Harvey Weinstein, aujourd'hui visé par des enquêtes policières à Londres, New York et Los Angeles, "surveillait personnellement les progrès de ces enquêtes".

Certaines étaient orchestrées par les avocats de Weinstein y compris David Boies, célèbre notamment pour avoir défendu Al Gore lors du litige sur le scrutin présidentiel de 2000 et pour avoir plaidé en faveur du mariage gay devant la Cour suprême, bien que son cabinet défende par ailleurs le New York Times dans un procès pour diffamation. La célèbre avocate de célébrités Blair Berk, qui fait partie de l'équipe légale de Weinstein, a décrit ces méthodes comme ordinaires. "Tout avocat de défense au pénal qui se respecte enquêterait sur des allégations non prouvées pour savoir si elles sont crédibles."

Le New Yorker écrit également que des ex-employés de Weinstein ont été recrutés sous le faux prétexte de faire des recherches pour un livre sur "les belles années de Miramax", la maison de production co-fondée par Harvey Weinstein et son frère Bob. Au lieu de cela, ils ont été utilisés pour rassembler des listes d'anciens employés et d'actrices, les contacter… et les intimider.

 

Michaël Bloch

 

Source : Europe 1 /Le JDD

 

 

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