Mauritanie : la courbe des fonctionnaires en chute libre

En 2011 les fonctionnaires mauritaniens représentaient prés de 178 000. En 2016 ils ne sont plus que 85000 soit deux fois moins. Une nette diminution attribuée au non remplacement des nombreux départs à la retraite et dans une moindre mesure la non intégration des fonctionnaires victimes des évènements de 89 depuis leur retour en 2008.

Dans un contexte de crise économique cette chute libre est un manque à gagner pour l'Etat confronté de plus en en plus au chômage notamment des jeunes diplômés.Une étude en 2014 entre les mains du chef de l'Etat devrait corriger cette courbe pour le recrutement à la fonction publique.

Avec une masse salariale estimée à 118 milliards d'ouguiya en 2015 la fonction publique mauritanienne est une grande pourvoyeuse d'emplois avec 178 000 fonctionnaires en 2011.Aujourd'hui ce chiffre passe à 85 000 soit deux fois moins.Dans un contexte de déficit budgétaire c'est une baisse qui vient au bon moment mais pour les milliers de jeunes diplômés au chômage une politique d'austérité n'est pas envisageable .Cette nette diminution de la courbe des fonctionnaires est attribuée au non remplacement des milliers de fonctionnaires partis à la retraite et également à la nouvelle politique de modernisation de ce secteur en marche et qui fait apparaître des dysfonctionnements graves de fonctionnement.Cette chute libre des fonctionnaires vient rappeler que la crise économique du pays n'est pas seulement la principale responsable mais la gestion du ministère de la fonction publique confiée aujourd'hui à une femme Maty Mint Hamady depuis 2011 et première femme maire de Nouakchott.

Elle apparaît aujourd'hui comme la pionnière de la modernisation d'un secteur où l'absentéisme et les doubles emplois sont légion. Une étude réalisée en 2014 pour corriger cette courbe est aujourd'hui entre les mains du gouvernement de Ould Hademine.L'une des propositions phares stipule de ramener l'âge de la retraite à 65 ans pour permettre l'embauche et la formation des jeunes.C'est un nouveau défi du président Ould Aziz qui aura du mal à trancher compte tenu de la complexité des retraites.Avec l'harmonisation récente de la retraite les femmes vont devoir travailler plus longuement.Le gouvernement devra assumer se responsabiltés.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 29 septembre  2016)

 

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