Congrés du Polisario : la Mauritanie plébiscitée et la France à l’index

Le congrés extraordinaire du Polisario s'est achevée cette semaine à Dakhla, ancienne partie mauritanienne avant 1978 avec des regrets et des avancements sur l'autodétermination du peuple sahraoui.

Les congressistes se sont félicités notamment du soutien de la Mauritanie à la RASD et interpellé la France à réviser sa politique de soutien au Maroc et son défi aux Nations-Unis pour permettre l'organisation assez rapide d'un référendum au Sahara Occidental.Pour les observateurs c'est la Mauritanie qui pourrait franchir le pas vers l'ouverture d'une ambassade à Nouakchott et la France pointée du doigt pour son blocage au conseil de sécurité contre la RASD.

Le congrés extraordinaire du Polisario tenu cette semaine à Dakhla est très symbolique à double titre parce qu'il s'agissait de remplacer le chef historique du mouvement de libération décédé Mohamed Abdelaziz.Et puis le lieu est très significatif. Dakhla était l'ancienne partie rétrocédée à la Mauritanie lors du partage avec le Maroc avant 1978 date à laquelle le régime civil de Ould Daddah a basculé vers la dictature militaire.Le congrés s'est surtout achevé dans une ambiance de regrets et d'avancements sur l'autodétermination du peuple Sahraoui avec comme résultats un satisfecit à Ould Aziz pour son soutien à la RASD.La présence officielle de mauritaniens à ce congrés et auparavant aux obséques de Mohamed Abdelaziz et le deuil national de 3 jours sont autant de signes de rapprochement de Nouakchott avec la RASD et l'Algérie un allié inconditionnel du Polisario.

Dans un contexte de tension depuis l'arrivée au pouvoir de Ould Aziz en 2009 et les derniers événements de l'affaire Mauritel dans la quelle les cadres marocains seraient impliqués dans une affaire d'espionnage des communications des personnalités de la présidence et du gouvernement et des collectivités locales.Tout laisse penser que Nouakchott a choisi son camp et que ce congrès pourrait être un prélude à la reconnaissance officielle de la RASD .Le président mauritanien serait favorable à l'ouverture d'une ambassade à Nouakchott.Durant les assises c'est surtout la France qui a été pointée du doigt.Les congressistes ont déplorée l'attitude de Paris aux Nations-Unies et interpellé la France à revoir sa politique dans les territoires occupés par le Maroc au Sahara Occidental.C'est clair la décolonisation de l'ex- Sahara espagnol est remise sur la table et le Maroc et les anciennes puissances colonisatrices désignées comme responsables de cette situation.

C'est dans cette perspective que les congressistes appellent de leur vœu à l'organisation rapide d'un référendum sous les auspices des Nations-Unies au Sahara ocidental. Les tergiversations récentes du secrétaire général des Nations-Unies Ban Ki Moon sur cette question sont autant de signe révélateur que le vent du changement est peut-être entrain de souffler du côté de Tindouf où des milliers de sahraouis attendent seulement le feu vert de la communauté internationale.Mais ce sera à quel prix ?

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 11 juillet  2016)

 

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