KASSATAYA SEPT ANS DEJA : SUBIR UN POUVOIR OPPRESSIF N’EST PAS UNE FATALITE !

Kassataya – (Paris) – Avril 2009, alors que montait la résistance au coup d’Etat qui venait de renverser un président civil démocratiquement élu, naissait KASSATAYA, site et web radio. Le souci qui animait les bénévoles était la préservation de la Constitution et la liberté d’expression.

Sept ans après, alors que plane (planait ?) sur la Mauritanie la menace d’un amendement constitutionnel rendant possible un troisième mandat, KASSATAYA est heureux d’être encore sur le pont. KASSATAYA reste fidèle à sa ligne parce qu’elle est fondée sur des convictions profondes et des principes bien ancrés. KASSATAYA restera sur le pont parce que plus que jamais, la démocratie, les libertés individuelles, les droits de l’homme, la Constitution… doivent être au service du collectif et à l’abri des desseins individuels et des ambitions personnelles. Vivre résigné sous une dictature, un régime autoritaire et oppressif qui est l’expression même du déni des droits, de l’égalité, des libertés et des aspirations au mieux-être n’est pas une fatalité.

Non loin de nous, des exemples viennent régulièrement nous montrer qu’il est possible de se mobiliser pour empêcher qu’un groupe continue impunément à inculquer au peuple la soumission inconditionnelle aux détenteurs absolus du pouvoir et à ses symboles. Le peuple du Burkina Faso en a donné une excellente illustration que le président en exercice de l’Union Africaine d’alors, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, avait saluée non sans une pointe de satisfaction (et de revanche avec la chute de son ennemi Burkinabé) dans la voix. Lequel Ould Abdel Aziz vient de renouveler aurait renouvelé son engagement à ne pas modifier la constitution qui limite à deux le nombre de mandats auxquels un président peut prétendre. Dont acte. [MAJ: information rapportée par des témoignages concordants mais qui reste à confirmer]

Les Mauritaniens peuvent donc se prendre à rêver de rejoindre le club des pays où le pouvoir s’acquiert, s’exerce et se transmet par la voie des urnes et selon la volonté et les intérêts du peuple. Parce qu’au Burkina Faso comme en Tunisie et dans de nombreux autres pays encore hélas, ce n’est pas toujours le cas.

"Dans des cas extrêmes, les institutions sociales, politiques, économiques et même religieuses de la société -hors du contrôle de l'Etat- ont été délibérément affaiblies, subordonnées et même remplacées par de nouvelles institutions inféodées à l'Etat ou au parti en place afin de contrôler la société. La population a souvent été atomisée, c'est-a-dire transformée en une masse d'individus isolés, incapables de travailler ensemble pour développer des libertés, une confiance mutuelle ou même de faire quoi que ce soit de leur propre initiative. Le résultat est prévisible : la population s’affaiblit, n’a plus confiance en elle-même et se trouve incapable de résister. Les gens ont souvent trop peur de partager leur haine de la dictature et leur soif de liberté, même en famille et entre amis. Ils sont terrifiés à l’idée même de résistance publique. A quoi cela servirait-il ? Au lieu de cela ils vivent une souffrance sans but et envisagent l’avenir sans espoir". (Gene Sharp. De la dictature à la démocratie. Un cadre conceptuel pour la libération.Institution Albert Einstein. L’Harmattan 2003)

Combien êtes-vous à ressentir comme l’étrange impression que c’est bien de vous que parle Gene Sharp dans cet extrait ? Quel que soit le nombre, rappelez-vous une chose : ce n’est pas une fatalité.

Salut

Abdoulaye DIAGANA

 

 

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