Barack Obama : « nous sommes tous Français »

Près de 15 ans après le fameux "Nous sommes tous Américains" proclamé par Paris en soutien aux Etats-Unis meurtris par le 11-Septembre 2001, Barack Obama a lancé en français "Nous sommes tous Français", en solidarité à l'allié frappé par le terrorisme.

Recevant mardi son homologue français François Hollande à la Maison Blanche, onze jours après les pires attentats jamais perpétrés en France, le 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, le président Obama a affirmé que les Etats-Unis et la France étaient "unis" et "totalement solidaires" dans la lutte contre le terrorisme jihadiste.

"Nous aimons les Français" pour leur "état d'esprit", leur "culture" et leur "verve", a lancé Barack Obama lors d'une conférence de presse commune, rappelant que Paris était traditionnellement le "plus ancien allié de l'Amérique", en allusion à la Révolution américaine de la fin du 18e siècle appuyée par des Français.

La France, s'est encore exclamé le président américain, "s'était tenue aux côtés" des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, le journal Le Monde titrant à l'époque "Nous sommes tous Américains". La formule avait touché Washington.

"Je n'oublie pas tous les messages que le peuple américain a adressés au cours de ces derniers jours au peuple français", a répondu le président Hollande, qui avait réservé pour Washington son premier déplacement à l'étranger depuis les attentats du 13 novembre. "Le 11-Septembre, tous les Français étaient américains et après le 13 novembre, les Américains étaient français", a-t-il dit en écho aux propos du président Obama.

"Nous, Américains, nous aimons la France parce que nous sommes tournés vers les mêmes idéaux: tous les peuples méritent de vivre, d'être libres et heureux", a souligné le président des Etats-Unis, qui avait déjà reçu le président Hollande en visite d'Etat en février 2014 et s'était rendu aux célébrations du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie en juin de la même année.

"Vous nous avez aidés à gagner notre indépendance, nous avons aidé les Français à se libérer du fascisme", a rappelé Barack Obama, passant sous silence toutes les périodes de frictions depuis la Seconde guerre mondiale entre les deux alliés, notamment lors de l'invasion de l'Irak en 2003 à laquelle la France s'était fermement opposée.

Intensification des frappes en Syrie

Onze jours après les pires attentats jamais perpétrés en France "nous avons décidé d'intensifier nos frappes en Syrie, comme en Irak, d'élargir leur portée, de renforcer les échanges de renseignement sur les cibles qui sont visées", a déclaré François Hollande. Le président français a également affirmé que "la France n'interviendra pas au sol, ce sont les forces locales que nous allons accompagner, que nous aidons déjà depuis plusieurs mois qui vont faire ce travail au sol, une fois que nous aurons porté les coups qui permettront à ces forces-là d'agir".

Barack Obama et François Hollande ont donc affiché leur unité dans la lutte contre Daech appelant la Russie à concentrer désormais ses efforts militaires en Syrie contre les jihadistes. "Ce groupe terroriste barbare, l'EI ou Daech, et son idéologie, représentent une menace pour chacun d'entre nous. On ne peut pas le tolérer, on doit le détruire et nous devons le faire ensemble", a martelé Barack Obama. La France fait partie de la coalition militaire internationale de 65 pays pilotée par les Etats-Unis et qui bombarde depuis plus d'un an les bastions de l'EI en Irak et en Syrie.

Pression sur Poutine

Le président français, qui doit rencontrer Vladimir Poutine jeudi, a appelé ce dernier à reconsidérer son soutien à Bachar al-Assad, ce dernier n'ayant "pas sa place" dans une transition politique. "Dès lors qu'il a été le problème, il ne peut pas être la solution", a-t-il martelé. Tant qu'il n'y aura pas de "changement stratégique" de la part du chef du Kremlin sur ce point, la coopération sera "très difficile", a mis en garde en écho Barack Obama.

Si leur priorité est d'attaquer l'opposition modérée qui pourrait faire partie d'un futur gouvernement syrien, la Russie n'aura pas le soutien de notre coalition", a-t-il expliqué. Le président des Etats-Unis a également assuré que les Américains ne se laisseraient pas "terroriser", au lendemain d'une alerte mondiale lancée par le département d'Etat sur les risques de voyager à l'étranger pour ses ressortissants.

 

Source : AFP avec Le HuffPost

 

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