La réaction du Quai d'Orsay n'a pas tardé. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a suspendu de ses fonctions, vendredi 11 septembre,
une consule honoraire de France en Turquie, quelques heures seulement après la diffusion par France 2 d'un reportage dans lequel elle reconnaît vendre des canots et gilets de sauvetage à des migrants.
Le reportage de France 2, tourné en caméra cachée, montre Françoise Olcay dans son magasin flanqué d'un drapeau français et d'une plaque affirmant que son commerce, à Bodrum, abrite une " agence consulaire de France ". Cette commerçante admet vendre des canots pneumatiques et des gilets de sauvetage à des migrants et réfugiés cherchant à gagner une île grecque au péril de leur vie. Mme Olcay, consule honoraire depuis octobre 2014, avoue aussi participer par ce biais à un trafic et assure que les autorités locales turques y sont également associées. Interrogée pour savoir pourquoi elle n'arrête pas ce commerce, elle répond que si elle y met un terme d'autres le poursuivront à sa place.
C'est notamment de la station balnéaire de Bodrum que partent des milliers de réfugiés vers des îles grecques. C'est au large de cette ville que le petit Aylan Kurdi, dont la photo a horrifié le monde entier, s'est noyé avec plusieurs membres de sa famille.
" Si les faits sont avérés, la consule suspendue pourrait être révoquée ", a indiqué, vendredi soir, Romain Nadal, le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, à l'Agence France-Presse (AFP). Les consuls honoraires, qui accomplissent en principe leur mission bénévolement, sont nommés en raison de leur connaissance de la région dans laquelle ils vivent et ont essentiellement vocation à porter assistance à leurs compatriotes.
Service international (avec AFP)
Source : Le Monde
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