L’accès des pays pauvres au vaccin, priorité de la nouvelle dirigeante de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala

Ngozi Okonjo-Iweala a promis de donner un nouveau souffle à l'Organisation mondiale du commerce torpillé par l'administration Trump.

Nommée à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala veut faire souffler un vent nouveau sur l’organisation multilatérale et « résister à la tendance au protectionnisme qui s’est amplifiée avec la pandémie, afin que le libre-échange puisse contribuer à la reprise économique« . A commencer par la distribution des vaccins contre le Covid-19 : « Il est vraiment dans l’intérêt de chaque pays de voir tout le monde se faire vacciner », a-t-elle ajouté. Ses objectifs immédiats : faire en sorte que les vaccins soient produits et distribués dans le monde entier, pas seulement dans les pays riches.

« Je pense que l’OMC peut contribuer davantage à la résolution de la pandémie de Covid-19 en aidant à améliorer l’accès des pays pauvres aux vaccins »

Okonjo-Iweala Ngozi, nouvelle directrice de l’OMC

à l’AFP

Lever les barrières de l’accès aux vaccins

 

Un débat est en cours sur l’assouplissement des règles de l’OMC en matière de propriété intellectuelle afin que davantage de fabricants de médicaments puissent faire des vaccins. Le Dr Okonjo-Iweala plaide en faveur d’un compromis : « Nous pouvons accorder des licences de fabrication à des pays afin qu’ils puissent disposer d’un approvisionnement adéquat tout en veillant à ce que les questions de propriété intellectuelle soient prises en compte. » Ce qui doit permettre un déploiement plus rapide des vaccins. C’est ce qui se passe déjà avec le vaccin Oxford-Astra Zeneca, dont la licence est accordée au Serum Institute of India.

Okonjo-Iweala Ngozi connaît bien le sujet. Jusqu’à la fin 2020, elle présidait l’alliance mondiale pour les vaccins, le GAVI, qui vise à accroître l’accès aux vaccins dans le monde entier.

 

Relancer la croissance

 

Si la pandémie est le défi le plus pressant auquel est confrontée la nouvelle directrice de l’OMC, ce n’est pas le seul. Pour cette économiste formée au MIT et à Harvard, l’OMC doit s’atteler à son but premier, celui « d’améliorer les niveaux de vie » dans les pays pauvres, de « créer des emplois décents pour les gens ». Et « le commerce a certainement un rôle à jouer dans la reprise » économique après la crise du Covid-19.

Avant la pandémie déjà, l’organisation s’était éloignée de son objectif, a-t-elle regretté, citant l’exemple de négociations-fleuves sur les subventions à la pêche (contribuant à la surpêche) qui durent depuis 20 ans. « Je pense que l’OMC est trop importante pour être ralentie, paralysée et moribonde », « Cela ne peut plus durer » estime-t-elle.

 

Mission impossible

 

Officiellement nommée le 15 février 2021, elle prendra le 1er mars la tête d’une institution torpillée notamment par l’administration de Donald Trump, ouvertement hostile à l’organisation et qui avait bloqué le règlement des différends. Une organisation également très affaiblie par la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine. En plein cœur de la tempête, son prédécesseur à la tête de l’OMC Roberto Azevedo avait jeté l’éponge un an avant la fin de son mandat.

La nouvelle patronne de l’OMC le sait, son travail sera difficile et ingrat. Et elle se dit d’autant plus motivée à en montrer les résultats pour qu’à l’avenir, personne ne puisse remettre en question le fait de placer une femme à ce poste. Son mandat court jusqu’au 31 août 2025.

Source : France Inter

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