Mali : les enjeux de la signature de l’accord de paix

Au Mali, c'est aujourd'hui, le 20 juin, que les rebelles de la Coalition des mouvements de l'Azawad doivent signer, à leur tour, l'accord de paix pour le Nord du Mali.

 

Un accord que le gouvernement malien et les groupes armés loyalistes avaient déjà signé le 15 mai dernier, mais en l'absence de la partie adverse. Cette signature a de multiples enjeux. Elle doit mettre fin à un conflit qui date de 2012 et qui a littéralement exténué les populations.

Depuis 2013 le cessez-le-feu a été violé à plusieurs reprises et dans les trois régions du Nord du Mali. Et le premier enjeu de cette cérémonie de signature de l’accord par les rebelles est de pouvoir, enfin, d’obtenir de la part de tous les belligérants le respect scrupuleux de la fin des hostilités sur le terrain.

Une fin effective des hostilités qui permettrait de rendre le processus de paix irréversible et pour que le Malien du sud puisse se sentir chez lui au nord et vice versa. L’autre enjeu et de voir revenir dans leur pays d’origines de nombreux réfugiés dans les pays voisins. Mais la paix sur le papier n’est pas la paix sur le terrain. Il va falloir avec doigté appliquer l’accord : régler les problèmes de sécurités, militaires, politiques, institutionnelles, et assurer le développement des régions.

La base pour réussir tout ça est la confiance entre les différents acteurs, analyse un responsable de la Mission de l’ONU au Mali. Les rebelles étaient dans un premier temps fermement indépendantistes avec un drapeau à eux. En signant l’accord, ils mettent pour le moment de l’eau dans leur vin. Enfin, accorder des pouvoirs étendus aux régions et que le drapeau flotte sur tout le territoire national est un autre enjeu de cette signature.

Les derniers obstacles enfin levés

Le gouvernement malien a levé les mandats d'arrêt visant des responsables de la rébellion et les groupes pro-Bamako se sont engagés à évacuer la ville de Ménaka, écartant les ultimes obstacles à la signature d'un accord de paix par les rebelles. Le soulagement et l'espoir, voilà ce que suscite donc en premier lieu la signature de l'accord de paix par les groupes rebelles. « Je suis vraiment content. Tous les Maliens sont pressés de sortir de cette crise. Le pays va retrouver son intégrité territoriale. C'est une bonne décision de la part de nos amis, de nos frères qui ont décidé de déposer les armes et de nous accompagner vers cette paix », explique un habitant de Bamako.

Mais parce que le conflit a duré trop longtemps, trois ans et demi, et que d'autres accords de paix ont déjà été signés lors de précédentes rébellions, il y a aussi ceux qui n'y croient pas : « Ces accords, je n'y crois pas. Ce sont des accords politiques. Pour moi, ça ne va rien changer », s'inquiète un Malien désabusé. La prise le 27 avril par les groupes pro-gouvernementaux des positions rebelles à Ménaka, a été le point de départ d'une série d'affrontements qui ont fragilisé le cessez-le-feu.

Population, parties prenantes ou médiateurs, tous en ont conscience : c'est la mise en oeuvre de l'accord qui permettra de juger de sa réussite… et elle ne s'annonce pas simple.

 

Source : RFI

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

 

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page