Grève à SNIM : le statu Quo

Rien de nouveau à Zouerate où la grève des travailleurs de la SNIM est entrée dans sa quatrième semaine. Aucune perspective de règlement de ce conflit ne pointe à l’horizon. Chacune des parties campe sur ses positions et accuse celle d’en face de bloquer la situation et de pousser à la confrontation.

 

Unique élément nouveau : le préavis de grève déposé par les travailleurs de l’entreprise à Nouadhibou. Et qui expire mardi prochain à minuit.

Pour les grévistes de la SNIM à Zouerate, la production du minerai est presque arrêtée. Même s’ils reconnaissent l’effort effréné mené par la direction de la société en vue de donner l’impression que le travail va à merveille. Manière bien sûr de montrer que le mouvement de grève n’affecte en rien la production de l’entreprise minière.

Ce qui pourrait, d’une part, espère la direction de la SNIM, saper le moral de certains travailleurs pour revenir à leur boulot et faire échouer la grève et les syndicats qui la soutiennent. Et convaincre, d’autre part, les pouvoirs publics, inscrits aux abonnés absents depuis l’éclatement de cette crise, de continuer à accorder leur confiance à l’ADG, Ould Oudaa qui parait compter sur le temps et l’usure qui pourrait bien frapper le mouvement de grève.

Afin de maintenir la production ou ce qui peut l’être, la SNIM a fait appel aux retraités, aux cadres et à d’autres gens au risque parfois de bousiller des équipements qui coûtent chers. Très chers, soutient un professionnel du domaine.

Des engins ou d’autres équipements tombent en panne, presque tous les jours à cause des fausses manipulations d’apprentis ouvriers engagés dans l’urgence et qui ne sont tout simplement pas qualifiés pour mener la tâche qui leur a été confiée à la hâte. Mais cela n’a en rien, semble-t-il, affecté la détermination de l’ADG à maintenir sa position ferme et non négociable de refus total de tout nouveau dialogue avec ses travailleurs.

A l’autre bout de l’échiquier : les travailleurs, parrainés par deux centrales syndicales (CGTM et CNTM) et presque la quasi-totalité de leurs délégués. Ceux-ci jurent qu’ils iront jusqu‘au bout de leur action qui, crient-ils à tous ceux veulent les entendre, ne peut se dénouer qu’à travers l’ouverture d’un dialogue avec leur employeur.

Une perspective qui parait s’éloigner jour après jour, tant les positions des belligérants demeurent jusqu’ici inconciliables. Puis le temps passe, puis elles se radicalisent. D’autant plus qu’au niveau de la capitale économique, jusqu’ici épargnée par la grève, les travailleurs ont déposé un préavis de grève qui doit expirer la semaine prochaine. Neufs des dix délégués des travailleurs l’ont approuvé.

Pourtant, vu de Nouakchott, le climat social qui se dégrade au sein de la plus importante entreprise publique du pays, est loin d’être apprécié à sa juste dimension. Particulièrement au niveau officiel où tout le monde observe un silence, pour le moins, suspect et incompréhensible. Il semblerait que ni le premier ministre ni les autres ministres n’oseraient intervenir dans une affaire qui les dépasse. Tout simplement.

Le directeur de la SNIM, dont le départ n’est pas encore envisageable, bénéficierait encore du soutien et de la confiance du président Mohamed Ould Abdel Aziz et se fout, donc, du reste de l’administration : le PM et ses ministres. Pour cette raison, personne, au niveau du gouvernement, n’est en mesure de faire quoi que ce soit contre lui.

Même si certains hauts responsables paraissent bien comprendre la situation qui, à leurs yeux, ne saurait être résolue de manière définitive que par le départ de Ould Oudaa.
Cet homme, au passé pas très glorieux à la SNIM, fait l’unanimité contre lui. Aussi bien chez les travailleurs qu’au niveau du reste des citoyens.

Personne n’accepte en effet qu’un ingénieur électricien, renvoyé à la fin du siècle dernier de la SNIM pour malversation, devienne son numéro Un. Une promotion qui défie la raison. Toutes les raisons.

Et qui a produit ce qu’elle a produit : la faillite du fleuron de l’industrie nationale qui, ces derniers temps, au moment où les prix du fer culminaient à des niveaux jamais connus auparavant, intervenait dans des domaines loin de ce qui devrait être ses préoccupations : l’achat d’avions rubis sur ongle, construction d’usines non rentables dans des régions de l’intérieur, achat de blé avarié pour plus de deux milliards, prêts phénoménaux à une entreprise privée… avant de déclarer, peu de temps après, la faillite. Et demander à ses collaborateurs de serrer les ceintures… pour un décollage vers l’inconnu. Si ce n’est pas un crime économique, ça lui ressemble. Alors…

Mohamed Mahmoud Ould Targui

 

Source : Réseau Mauritanien d'Informations via Africatime

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