Le poète qui en faisait voir de toutes les couleurs aux toits du Caire

Vous souhaitez redonner des couleurs à votre terrasse ? Alors donnez quelques coups de pinceaux à votre antenne parabolique. C’est ce que recommandent les membres du projet #CairoDishes, qui repeignent de toutes les couleurs les antennes qui tapissent les toits des quartiers populaires de la capitale égyptienne.
 

 

 

 

 

Le projet a été lancé au mois de septembre par un poète américain, Jason Stoneking, en résidence artistique à l’espace Artellewa, situé dans le quartier populaire d’Ard-El-Lewa, au Caire.Un quartier constitué principalement de constructions anarchiques à qui #cairodishes redonne des couleurs.

Contributeurs

"À chaque fois qu’on a investi un immeuble, les habitants nous ont accueillis à bras ouverts"

Quand je suis arrivé au Caire à la mi-septembre, les responsables d’Artellewa m’ont demandé de faire un petit projet qui permettrait d’interagir avec les habitants du quartier, en marge de ma résidence d’écriture. C’est en discutant quelques jours après avec un ami, l’artiste-peintre égyptien Hani Hommos, que l’idée de repeindre des antennes m’est venue. Alors qu’on était installé à sa terrasse, il m’a dit : "Cette marée de paraboles sales et rouillées rend la vue vraiment déprimante." Et je me suis dit, pourquoi ne pas les repeindre ? On a donc acheté quelques pots de peinture et nous sommes partis à l’abordage des toits du quartier. On a jusqu’ici repeint des dizaines d’antennes dans trois immeubles, avec l’aide des enfants notamment. Et dans les prochains jours, on va intervenir dans trois autres immeubles.

 

 

Les Cairotes d’autres quartiers sont de plus en plus nombreux à nous solliciter. D’autres ont peint eux-mêmes leurs paraboles et nous ont envoyés des photos sur Facebook

Je préfère toutefois que le projet se développe d’abord ici dans Ard-El-Lewa, car c’est un quartier pauvre où vivent des égyptiens modestes et beaucoup d’immigrés venus notamment de Somalie et du Soudan. L’idée est justement de faire participer cette communauté et lui procurer un peu de gaieté.

 

 

Le projet se veut accessible à tous. Un pot de peinture ne dépasse pas 50 livres égyptiennes [cinq euros]. Et on peut repeindre toutes les paraboles d’un immeuble avec.

À chaque fois qu’on a investi un immeuble, les habitants nous ont accueillis à bras ouverts. De rares habitants ont montré des réticences quand on a demandé à repeindre leur antenne, mais c’était juste parce qu’ils avaient peur qu’elle soit déréglée et ils n’ont pas d’argent pour faire venir un réparateur.

 

 

La raison principal de ma résidence d’écriture est en fait la réalisation d’un livre illustré sur le Caire avec un dessinateur égyptien. Mais je me rends compte que #CairoDishes a pris beaucoup plus de place, grâce à l’enthousiasme des gens. Et c’est devenu la raison principale de ma présence ici…

 

(Photo : L'artiste Jason Stoneking, instigateur du projet #CairoDishes. Toutes les photos ont été postées sur la page Facebook de la campagne. )
 
 
 
Source : Les Observateurs  France24
 
 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

 

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