ÉTATS-UNIS : Ne pas entrer dans le jeu de l’Etat islamique

La décapitation d'un second journaliste américain, Steven Sotloff, le 2 septembre, augmente la pression sur Barack Obama. Mais les Etats-Unis devraient se garder de toute réaction excessive, estiment plusieurs commentateurs.

 

 

"La décapitation de Steven Sotloff est source de nouveaux ennuis pour Obama", titre le Christian Science Monitor après la diffusion par l'Etat islamique, mardi 2 septembre, d'une vidéo montrant la décapitation d'un second journaliste américain, après celle de James Foley il y a deux semaines.

Pour l'hebdomadaire – l'une des publications pour lesquelles travaillait Steven Sotloff, avec le magazine Time – cette vidéo vient étayer l'idée selon laquelle le président américain serait inefficace et maladroit face aux crises extérieures. Une critique déjà réactivée après une conférence de presse vendredi dernier, au cours de laquelle Barack Obama avait déclaré : "Nous n'avons pas encore de stratégie" pour des frappes contre l'Etat islamique.

Pression politique

Des voix se sont d'ores et déjà élevées, notamment parmi les parlementaires américains, pour demander une action plus soutenue contre l'organisation islamiste, rapporte The New York Times. Le sénateur démocrate Bill Nelson a ainsi indiqué qu'il allait proposer un projet de loi autorisant le président à mener des frappes aériennes en Syrie.

C'est dans ce contexte de forte pression politique, souligne USA Today, que le président américain a autorisé mardi soir l'envoi de 350 militaires en Irak (en plus des forces déjà dépêchées dans le pays) ayant pour mission de protéger les installations et le personnel diplomatiques américains à Bagdad. Au total, l'effectif des forces armées américaines en Irak dépassera 1 100 hommes.

Pour autant, l'assassinat de Steven Sotloff ne devrait pas avoir d'incidence importante sur les choix de Barack Obama, déclarent au New York Times d'anciens responsables américains.

Trouver des alliés

Plusieurs commentateurs appellent d'ailleurs à éviter toute réaction excessive à ces vidéos qui ont eu une grande résonance aux Etats-Unis, comme le souligne le Christian Science Monitor. "Le choc émotionnel, la peur, l'indignation, et peut-être de nouvelles recrues, tels sont les buts poursuivis par le tueur et ses amis", rappelle l'hebdomadaire, se demandant s'il est "sage d'entrer dans le jeu de la propagande" de l'Etat islamique. Pour le magazine, la situation au Moyen-Orient est "une terrible pagaille" et "réagir de façon émotive lorsque des tragédies arrivent, ou exiger que les Etats-Unis repartent en guerre (…), est un chemin assuré vers l'erreur".

Un point de vue partagé par l'éditorialiste du New York Times Thomas Friedman, qui appelle à ne combattre l'Etat islamique que dans le cadre d'une large coalition incluant des sunnites et des chiites.

 

 

Gabriel Hassan

 

(Photo : Image extraite de la vidéo montrant l'éxécution du journaliste américain Steven Sotloff par l'Etat islamique, mise en ligne mardi 2 septembre 2014 – AFP/Site Intelligence Group)

 

 

Source : Courrier international (France)

 

 

 

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