ONU/Palestine : France, Colombie et Grande-Bretagne vont s’abstenir

Lors du vote, les Palestiniens risquent de ne pas réunir le minimum de neuf voix pour que le Conseil de sécurité établisse une recommandation positive pour l’Assemblée générale.

La France, la Grande-Bretagne et la Colombie ont indiqué jeudi 3 novembre devant le Conseil de sécurité qu’elles comptaient s’abstenir lors du vote sur l’adhésion de la Palestine à l’ONU prévu d’ici la fin de l’année.

« De ce que nous avons entendu aujourd’hui, il ne sera pas possible pour les Palestiniens d’obtenir les neuf votes » au Conseil, le minimum requis pour que ce dernier puisse entériner une recommandation transmise à l’Assemblée générale, a indiqué un diplomate sous couvert d’anonymat.

« La Grande-Bretagne, la Colombie et la France ont déclaré lors de la réunion (du Conseil) qu’elles allaient s’abstenir », a indiqué un autre diplomate. Un projet de rapport sera formellement présenté le 11 novembre lors d’une ultime réunion au niveau des ambassadeurs sur la candidature palestinienne.

Veto de Washington

Ensuite, il faudra qu’au moins un des quinze pays du Conseil demande le passage au vote, peut-être d’ici la fin novembre, mais vraisemblablement avant la fin de l’année, selon des diplomates.

Lors de ce vote, les Palestiniens risquent fort de ne pas réunir le minimum de neuf voix pour que le Conseil de sécurité établisse une recommandation positive pour l’Assemblée générale, ajoutent ces mêmes diplomates.

Mais surtout, même s’il y parviennent, Washington a déjà annoncé qu’il opposerait son veto, avec pour effet de torpiller la tentative palestinienne.

« Provocations et représailles » israéliennes

Riyad Mansour, ambassadeur palestinien à l’ONU, a souligné devant la presse qu’il « était temps pour le Conseil de sécurité d’agir ».

Il a ajouté qu’il avait rencontré l’ambassadeur portugais à l’ONU, Jose Filipe Moraes Cabral, qui assure la présidence du Conseil pour novembre, et qu’il lui avait demandé une réaction du Conseil face « aux provocations et représailles » israéliennes après l’admission de la Palestine à l’Unesco.

Israël a décidé d’accélérer la construction de 2.000 logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée et de geler provisoirement le transfert de fonds dus à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, s’attirant une avalanche de critiques de la communauté internationale.

Adhésion surprise à l’Unesco

Jose Filipe Moraes Cabral a expliqué lors d’une conférence de presse mercredi soir qu’il ne savait pas si le vote aurait lieu en novembre. « Mais je ne crois pas que nous ayons été particulièrement lents » dans l’examen de la candidature palestinienne, a-t-il dit, soulignant que si l’adhésion du Soudan du Sud avait été réglée en quelques jours en juillet, « les cas du Soudan du Sud et de la Palestine ne peuvent pas être comparés ».

La saga palestinienne à l’ONU a commencé le 23 septembre par le dépôt d’une candidature par le président palestinien Mahmoud Abbas. Israël y est farouchement opposé et les Etats-Unis aussi, estimant qu’il faut d’abbord des discussions directes entre Israël et les Palestiniens.

Ces derniers ont néanmoins gagné une importante victoire diplomatique avec leur adhésion surprise à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) le 31 octobre par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre (dont les Etats-Unis).

Vers un statut d’observateur ?

A Ramallah, le chef de la diplomatie palestinienne Riad al-Malki a souligné que les Palestiniens entendaient concentrer leurs efforts sur l’obtention du statut d’Etat membre de l’ONU plutôt que l’adhésion à des agences spécialisées onusiennes.

Les Etats-Unis ont déjà dit qu’ils allaient arrêter de financer l’Unesco et risquent de faire de même pour les autres agences auxquelles la Palestine adhérerait, un développement « très regrettable », selon Riyad Mansour.

Un vote négatif au Conseil de sécurité sera de toutes façons un revers pour les Palestiniens et pourrait déclencher des mouvements de violence dans les Territoires palestiniens, soulignent des diplomates.

Mais en cas d’échec au Conseil de sécurité, ils auront encore toutes les chances d’obtenir un vote favorable à l’Assemblée générale pour un statut intermédiaire d’Etat non-membre d’observateur aux Nations unies.

Source  :  Le Nouvel Observateur et l’AFP le 04/11/2011

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