MONDIAL 2014 : Une préparation high-tech pour l’Italie

UN JOUR, UNE ÉQUIPE • En vue de leur premier match contre l'Angleterre qui se jouera à Manaus le 14 juin, les Italiens s'entraînent à Florence dans les mêmes conditions qu'en Amazonie.

 

 

A défaut d'être les plus forts, les joueurs de l'équipe d'Italie font tout pour être les mieux préparés. Des athlètes avant tout : Cesare Prandelli [le sélectionneur] a insisté sur ce point. Le centre d'entraînement de la Squadra azzura, dans le quartier de Coverciano à Florence, a donc revêtu des airs de Manaus, dans la forêt amazonienne, à 300 kilomètres de l'équateur, là où l'humidité frôle les 100 % et trempe les vêtements. Manaus : c'est dans ce coin du monde que se dresse l'Arena Amazônia, le stade où l'Italie fera ses débuts contre l'Angleterre. Un match qui risque de décider des suites de l'aventure au Brésil.

Demetrio Albertini a été le premier à emboîter le pas de Prandelli. Ensemble, ils ont forgé le slogan "prévoir l'imprévisible". La Coupe du monde au Brésil s'annonce folle et éreintante à cause des conditions climatiques, des déplacements et de la logistique. L'Italie a choisi une approche hyper scientifique sous l'égide des professeurs Giambattista Venturati et Renzo Casellato et de leur staff, dont fait partie Niccolò Prandelli, le fils de Cesare, spécialiste de la récupération des joueurs. "Nous sommes arrivés en finale de la coupe d'Europe, contre l'Espagne, complètement cramés. Faisons en sorte cette fois que cela ne se reproduise pas", explique Albertini.

70 % d'humidité

Les Anglais préparent le déplacement à Manaus en s'entraînant avec trois maillots superposés. L'Italie a renchéri avec un étroit cabanon en bois de 15 mètres carrés où sont reproduites les conditions du match d'ouverture. Les joueurs, par groupe de quatre, courent sur des tapis roulant et pédalent sur des vélos d'appartement pendant 20 minutes à une température de 33 °C et un taux d'humidité de 70 %. Le professeur Castellacci mesure le rythme cardiaque à chaque passage avant et après l'effort, la température corporelle et l'acide lactique par une prise de sang. Ce cabanon a en partie conditionné les choix de Prandelli pour la liste des 23 [annoncée dimanche dernier] et pour la formation qui affrontera les Anglais : ceux qui ont le mieux réagi dans ces conditions extrêmes ont maximisé leurs chances de titularisation à Manaus.

Mais la question va au-delà du match d'ouverture, puisque la seconde rencontre se jouera à Recife et la troisième à Natal, toujours au nord du Brésil où l'humidité n'offre aucun répit. Les azzurri travaillent pour devenir des surhommes grâce à un GPS qui supervise les déplacements et la vitesse de course, et s'entraînent équipés de capteurs spéciaux (qui pèsent trente grammes et sont nés de la collaboration entre la Fédération de football italienne et l'école polytechnique de Milan, qui recueillent les données et les transmettent en temps réel à des smartphones et tablettes par bluetooth). Les tests s'enchaînent : le tmg (tensiomyographe) sert, après une série de sprints, à établir la résistance des muscles fémoraux (premières victimes de blessures), le test de Mognoni détermine le seuil anaérobie. Les variations du rythme cardiaque, grâce à l'institut Biotecna, donnent des indications sur le degré de motivation. Des caméras encadrent les terrains d'entraînement. Une application recoupe les données de chaque joueur et permettra, avec le temps, de créer une sorte de passeport technologique personnalisé.

Passeport technologique

Accélérer les phases de récupération pourrait faire la différence. La cryothérapie – des caissons réfrigérés d'azote liquide à moins 180 °C utilisés par Cristiano Ronaldo –, va permettre aux joueurs de se libérer de la fatigue, mais aussi de résorber leurs microtraumatismes. Pour la réintégration, notamment des sels minéraux, les azzurri pourront par ailleurs compter sur le docteur Elisabetta Orsi, une nutritioniste d'avant-garde originaire de Monza. Son régime à base de riz, de pâtes intégrales, de légumes, de parmesan, de poissons et de tartes sera enrichi d'épices et d'herbes aromatiques riches en antioxydants comme la cannelle, le sucre et la noix de muscade, et préparé à l'aide de techniques de cuisson à basse température pour ne pas altérer les propriétés nutritives des aliments. Pour la Coupe du monde high-tech, c'est fait. Maintenant, place au terrain.

 

Alessandro Bocci

 

(Photo : AFP/Filippo Monteforte)

 

Source : Corriere della Sera via Courrier international

 

 

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