Qui a inventé le mot négro-mauritanien ?

D’ailleurs faut-il dire négro-mauritanien ou négro-africain car on entend l’un ou l’autre ? Le négro-africain n’a pas attendu l’existence de la Mauritanie pour être et vouloir en faire une propriété des négro-mauritaniens c’est comme le gazrage fait par les sionistes sur le mot sémite comme si les arabes n’en étaient pas mais alors pourquoi personne n’a appelé les populations blanches, blanco-africaines ?

 

C’est terrible d’être toujours désigné par sa couleur quand les autres sont désignés par un mot qui ne se limite pas à la pigmentation : les maures, les berbères, les arabo-berbères. C’est certainement un cadeau de la classification des linguistes qui a quitté sa sphère.

Comment se fait-il que les premiers concernés aient joué le jeu de cette aberration qui en fait éternellement des « gens de couleur » quand les autres sont désignés autrement ? Qui en Mauritanie a créé le mot négro-mauritanien ? C’est tout aussi dramatique car les maures ne sont pas définis comme étant une partie des mauritaniens, ils existent indépendamment de l’Etat d’ailleurs tout récent. On dirait que les négro-mauritaniens sont tombés du ciel avec la création de la Mauritanie et qu’il a fallu les désigner comme n’étant pas mauritaniens mais négro-mauritaniens quand les autres ne sont jamais désignés comme blanco-mauritaniens mais comme maures.

Comment se fait-il que les peuples noirs concernés se soient eux-mêmes, via leur élite enfermés dans cette prison sémantique ? Depuis le temps, pourquoi l’élite noire africaine de Mauritanie n’a-t-elle pas trouvé un autre terme surtout qu’en Mauritanie tout mot n’ayant trait qu’à la couleur doit être partagé avec l’autre frange de la population mauritanienne : les hratines qui eux en ayant gagné un mot à eux ne s’en sortent pas mieux en définitive puisque pour mieux les définir on en revient à la couleur mais comme  maures noirs ce qui revient encore à toujours être définis en gens de couleur.

D’ailleurs hartani n’est pas un cadeau pour l’avenir s’il s’agit pour l’éternité de garder le sens « har-tari » qui aurait donné hartani car ça signifie « nouveau libre » comme si les ancêtres étaient tous des esclaves alors qu’ils étaient bien libres avant d’avoir été réduits en esclavage. Là encore, on se fait une identité à partir de la vision du maître d’hier comme si avant, il n’y a jamais rien eu.

Ainsi si on dit négro-mauritaniens en excluant les hratines ce n’est pas mieux car génétiquement les hratines sont plus proches des noirs africains que des maures malgré le métissage au fil des temps barbares.

Bilan, l’homme noir, la preuve, semble condamné à se définir par rapport à sa couleur. C’est certainement le pire sceau de l’esclavage car si l’élite noire avait fait preuve de discernement et de combativité, elle eût imposé rien qu’à elle le terme africain car les maures, les arabo-berbères ne le revendiquent pas. D’ailleurs quand vous dites Afrique de part le monde, que voit-on sinon le continent noir, le reste étant le Maghreb arabe.

L’élite noire africaine aurait dû batailler ferme jusqu’à garder pour elle ce terme de sorte que les autres se définissent comme blanco-africains car l’Afrique est à majorité noire tout simplement et de toute façon dans ces histoires, il s’agit de s’imposer c’est tout. Voyez de nos jours, tout le monde dit antisémite pour antijuif jusqu’au dictionnaire. D’ailleurs, tout est mieux qu’être seuls à se définir en gens de couleur.

Le respect ne se négocie pas, il s’impose ! L’élite noire est responsable d’avoir joué le jeu de ceux qui l’ont enfermée dans cette prison sémantique.

 

Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane  le 10 avril 2014

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.info

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.info

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page