Déclaration du Rassemblement des Jeunes de la Vallée ( RAJEV)

Une fois encore, les terres agricoles de la Vallée du fleuve font parler d’elles. Le 14 janvier 2014, le conseil des Ministres a attribué pas moins de 31000 ha de terres (dans la moughataa de Boghé) à une firme saoudienne pour un investissement de l’ordre de 1 milliard de dollars.

Cette attribution a été faite dans un climat de contestations et de protestations des populations locales et des organisations de la société civile.

Si la valorisation des terres agricoles est une nécessité, elle doit se faire dans le respect du droit de la propriété et du droit agropastoral.

Les contestations relatives à cette attribution font ressurgir encore une fois l’épineuse question du foncier en Mauritanie.

L’administration, dans ce genre de situation, doit impérativement  associer les populations locales (paysans, éleveurs, maraichers…) particulièrement vulnérable dans nos sociétés.  D’autant que ses populations tirent leurs principaux revenus d’activités liées à la terre.

En l'occurrence, les terres sur lesquelles ses sociétés d’investissement du Golf se voient reconnaître le droit de faire main basse, couvrent des aires de culture et d'élevage traditionnels immémoriaux mais aussi des villages entiers (Mgueinat, Bir El Voez, Vellouja), des cimetières, des installations hydrauliques (forages, puits) au grand désespoir des populations, toutes ethnies confondues.

Dans son discours de nouveau Président de l'UA, le Président Aziz a mis l'accent sur l'importance stratégique de l'agriculture pour combattre les fléaux économiques et sociaux qui ravagent notre continent. Si cette vision de l’agriculture au service du développement est salutaire, elle doit néanmoins se faire avec et pour les mauritaniens.

Et cela passe par le respect des agriculteurs et devrait se traduire par un programme national de développement agricole indépendant qui s'appuie d'abord sur les intérêts légitimes des paysans et éleveurs organisés, même s'il reste ouvert aux investissements étrangers comme partenaires et non comme substituts de nos propres opérateurs économiques nationaux.

Il en va de notre souveraineté alimentaire qui est le prolongement de la lutte contre la pauvreté.

L’objectif de produire du riz en Mauritanie et de l’exporter en Arabie Saoudite est recevable si un certain nombre de préalables sont pris:

 

  • Respect de la propriété privée
  • Respect de l’équilibre agropastoral local
  • Implication des populations locales
  • L’adoption d’un droit foncier moderne

 

Dans ce cadre, la société Foras Mauritanie devrait comprendre des coopératives villageoises comme actionnaires auprès de l’Etat mauritanien et des investisseurs saoudiens. Plusieurs formes de partenariats sont possibles entre les communautés villageoises concernées,  les  investisseurs saoudiens et l’Etat mauritanien.

Telle est la voie d’un partenariat gagnant-gagnant

C’est dans cette démarche que le RAJEV se mobilise, afin de trouver des solutions qui préservent les droits des propriétaires terriens sans moyens financiers et l’impératif besoin de développement agricole.

 

Le bureau exécutif

 

 

(Reçu à Kassataya le 17 mars 2014)

 

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