Le Festival International SOninké (FISO), qui s’est déroulé du 20 au 24 février 2014, a été l'occasion de faire connaître, au public nouakchottois, les foyers améliorés VITA. Ces foyers sont produits par les artisans du Guidimakha, formés et encadrés par le ProCEAO, un programme cofinancé par l'Union Européenne et la GIZ. A la suite du FISO, des campagnes de démonstrations culinaires, organisées dans les quartiers populaires, ont consacré l'adoption de ces nouveaux foyers par les populations concernées.
Au FISO, le stand des foyers VITA se distinguait par ses affiches et sa musique diffusée par haut-parleur. Au deuxième jour de l'exposition, Limam, le responsable de l'opération, confirmait que sur un stock de 71 fourneaux, 52 avaient déjà été vendus. Il attendait mieux mais, selon lui, « certains facteurs expliquent ce retard dans l'écoulement du produit. Tout d'abord, il n'y a pas eu de sensibilisation, en amont ; ensuite, beaucoup de visiteurs étaient venus dans l'idée d'effectuer d'autres achats et, découvrant les VITA trop tard, il ne leur restait plus assez pour en acquérir un ; en outre, la date du festival tombait en fin de mois ; enfin, la foire vise, plutôt, les gens économiquement aisés et les populations ciblées par le programme sont, donc, moins présentes… ». O. Diarra, cuisinière mobilisée pour effectuer les démonstrations culinaires, soutient, cependant, que les propriétés du foyer ont incité les visiteurs à en acheter. « Moins de 500 grammes de charbon suffisent pour cuire trois kilogrammes de riz et il me reste encore suffisamment de charbon pour faire le thé. Avec les fourneaux traditionnels, il m’en faut un kilogramme, voire plus » précise-t-elle. Pour Limam, la cuisson, avec les foyers VITA, est, non seulement, plus économique mais, aussi, plus rapide que sur les foyers malgaches : « nous avons chronométré et constaté que la cuisson, aux foyers VITA, finit 20 à 25 minutes avant les autres, pour les mêmes quantités de riz ». Sans doute est-ce pour toutes ces raisons qu’au troisième jour, tout le stock mobilisé a fini par être épuisé, sans pour autant satisfaire la demande qui allait augmentant. Le carnet de commandes a, finalement, enregistré plus de quatre-vingt demandes !
Quartiers en effervescence
Suite aux bons résultats du FISO, les journées du 25 au 27 ont été consacrées aux populations des zones périurbaines. Des démonstrations culinaires ont été organisées dans les quartiers El Mina et Sebkha. La satisfaction des femmes présentes aux démonstrations y fut évidente. Dans la journée du 25 février, 22 commandes ont été enregistrées à Sebkha ; 17, le lendemain, à El Mina. Selon M. Mint Smaïl, sollicitée pour faire la démonstration ce jour-là, la découverte de ces foyers VITA est, tout simplement, « un miracle : chaque jour il me faut deux kilos de charbon pour les deux repas quotidiens ; aujourd'hui, avec un demi-kilo, j'ai pu faire la cuisine puis le thé et il me reste, encore, du charbon pour brûler l'encens. En plus, j'économiserais, désormais, 200 UM chaque jour ! ». Concernant le coût du foyer, « c'est un peu cher », estime-t-elle, « mais cela vaut la peine car, en deux semaines, j'économise l'équivalent de ce montant et, en un mois, je suis dans mes bénéfices ». Les autres femmes partagent cet avis et certaines regrettent qu'il n'y ait pas d'autres démonstrations du même genre.
L'équipe du programme, croulant sous les commandes, pense donc organiser un nouvel évènement à Nouakchott pour répondre à la demande dans les plus brefs délais. Une autre course contre la montre commence. Mais n'est-ce pas, là, la rançon de la gloire ?
Amar FALL
Source : Le Calame
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