Mauritanie : l’UPR sous haute pression dans son propre camp

Depuis quelques jours plusieurs listes des candidats de l'UPR, le parti de la majorité aux législatives et municipales du 23 novembre prochain suscitent colère et protestation des cadres et militants non seulement à Nouakchott mais aussi à l'intérieur du pays.

 

La grande surprise vient de la députée Lalla Mint Hacena qui a claqué la porte la semaine dernière pour avoir été sous estimée par les instances du parti.Plusieurs groupes ont quitté les rangs pour se rallier aux partis adversaires comme El WIAM de Ould Houmeid à cause de la méthode de clientélisme des différentes commissions départementales qui confondent vitesse et précipitation. A un mois des élections, ces manœuvres maladroites pourraient porter préjudice au régime de Ould Aziz qui se présente pour la première fois devant les électeurs depuis juillet 2009.Ce climat délétère fait craindre le pire.

Plus les jours passent plus la tension monte dans les états-majors des partis en lice pour le 23 novembre prochain en particulier dans le camp de l'UPR,parti de la majorité ayant le plus de candidats validés pour le moment par la CENI. A un mois du scrutin le baromètre est monté d'un cran dans toutes les régions où déjà beaucoup de listes de l'UPR font l'objet de contestion et de mécontentement des cadres et des militants.C'est la députée Lalla Mint Hacena qui donne le ton en démissionnant la semaine dernière pour avoir été rétrogradée au niveau de la liste des candidats à la députation. D'autres groupes à l'intérieur du pays n'ont pas hésité à claquer la porte dont certains ont rejoint le parti adverse El WIAM de Ould Houmeid.Le parti islamique TAWASSOUL semblerait profiter de l'amateurisme de la majorité dans certaines circoncriptions.Cette pression dans le camp de Ould Aziz intervient au moment où des informations circulaient sur une possibilité du report des élections.

Des rumeurs en fait pour détourner l'opinion publique de ce climat délétère au sein de l'UPR qui fait face depuis quelques jours à une véritable fronde des militants et sympathisants dont le moral est sérieusement atteint. Au cœur de cette bataille électorale la méthode du parti commence à peser. Les derniers arbitrages ne baissent pas la température sur le terrain où les commissions départementales confondent vitesse et précipitation avec la confusion des candidats par exemple dans le Brakna à Mbagne, des rejets de candidatures dans le Gorgol à Kaédi, des joutes politiques à Aoujeft à Atar dans l'Adrar.La liste est longue.Les semaines qui viennent s'annoncent décisives pour tirer les enseignements de cette première étape de la constitution des listes avant la confrontation directe avec la réalité des urnes où seuls les électeurs sont rois.En attendant ce disfonctionnement de l'UPR pourrait coûter cher au régime de Ould Aziz qui se présente pour la première fois devant le suffrage depuis juillet 2009. Un test pour jauger la popularité du locataire du palais de Nouakchott à quelques mois de la fin de son quinquennat.Les observateurs s'interrogent sur la capacité de la CENI à fournir avant le 23 novembre prochain des cartes d'électeurs et des bureaux de vote suffisants.La crédibilité des élections en dépend .Faute de combler les frustations des uns et des autres, l'UPR risque d'avoir le retour du bâton dans les urnes.Et cette situation fait craindre le pire.

En définitive ce sont les dialoguistes Ould Boulkheir de l'APP, Ould Houmeid d'El WIAM et enfin le dissident de la COD Jemal Mansour de TAWASSOUL qui pourraient en profiter pour avoir plus de députés que prévu au prochain parlement voire plus de maires.

 

BAKALA KANE

 

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