Les mauritaniens iront aux urnes pour le premier tour des législatives et municipales le 23 novembre prochain sauf un retournement de la situation.
L’UFP de Ould Maouloud et TAWASSOUL de Jamel Mansour de la Coordination de l’Opposition démocratique ont décidé cette semaine à Nouakchott d’y participer. Une prise de position qui met fin à la suspension des pourparlers entre l’opposition et la majorité et remet en cause l’unité de la COD qui regroupe onze partis dont l’un des principaux le RFD de Ould Daddah n’a pas encore dit son dernier mot. Le maintien du calendrier électoral et la perspective de l’opposition de participer aux élections constituent une première victoire du chef de l’exécutif mauritanien après une longue confrontation avec ses opposants depuis juillet 2009 et un recul surtout pour la COD qui avait fait du départ de Ould Aziz son principal cheval de bataille.
Finalement après quatre années de confrontation avec l’opposition mauritanienne le président Ould Aziz ne lâche rien .Malgré les interminables rassemblements populaires à Nouakchott de la COD qui demandait son départ avant la fin de son quinquennat et le boycott des législatives et municipales comme une épée de Damoclés suspendue sur l’UPR,Ould Aziz a joué le chat et la souris jusqu’au bout et obtenu gain de cause en fixant le 23 novembre prochain les législatives et municipales, une épine dans le pied depuis juillet 2009.
Le chef de l’exécutif a plus que réussi son coup de poker échec et mat contre la COD dont deux principaux poids lourds l’UFP de Ould Maouloud, le médiateur principal des pourparlers de trois jours avec la majorité et TAWASSOUL de Jamel Mansour ont décidé cette semaine de participer aux élections. Une prise de position qui met fin ainsi à la suspension du dialogue politique et pourrait remettre en cause l’unité du mouvement dont l’un des principaux ténors Ould Daddah du RFD ne s’est pas encore prononcé sur ce revirement. C’est également une surprise pour les observateurs qui s’attendaient à un boycott ou un report sine die des élections.
Ce retournement de la situation ouvre un grand boulevard à l’UPR qui était déjà en avance depuis très longtemps avec une implantation régionale effective et une campagne avant l’heure avec les moyens de l’Etat donc l’argent public relayée par les médias publics. Ce qui constitue une violation des accords de Nouakchott dénoncée par le chef de file des dialoguistes Ould Boulkheir président de l’APP et président de l’Assemblée nationale qui a joué un grand rôle pour amener la COD à la table des négociations avec la majorité. Le maintien donc du calendrier électoral et la perspective de la participation d’une majorité de l’opposition est une première victoire du président mauritanien sur ses adversaires héréditaires et ça pourrait compter sur les prochaines échéances du 23 novembre prochain et notamment en vue des présidentielles de 2014.Ould Aziz sort ainsi la tête haute de sa longue confrontation avec l’opposition depuis les accords de Dakar en 2008 alors que celle-ci est en net recul et reste profondément divisée avec une ambition quelquefois démesurée du pouvoir. En demandant constamment le départ précipité du locataire du palais de Nouakchott les leaders de la COD donnaient l’impression qu’ils creusaient une digue alors qu’ils la fortifiaient avec des manifestations qui n’étaient pas en réalité populaires. Les partis de la COD se sont retrouvés seuls sans le soutien des autres partis qui ne faisaient pas partie ni de l’opposition ni de la majorité. Résultat des courses pendant ce temps les mauritaniens déboussolés et démunis étaient confrontés aux dures réalités de la cherté de la vie, la hausse des prix des denrées de première nécessité, du carburant, la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs en plus des effets pervers des inondations qui font beaucoup de sinistrés et des sans abris presque éternels.
Cette faiblesse congénitale de l’opposition mauritanienne pourrait au moins profité à l’UPR d’abord au parti d’EL WIAM de Ould Boidiel ensuite qui avait compris les rouages de la machine gagnante de Ould Aziz en le rencontrant en tête à tête deux fois de suite pour le rassurer de sa participation même sans l’aval de la CAP et de l’AP des alliances de circonstances pour contrecarrer les velléités de la COD.A partir de maintenant Ould Maouloud de l’UFP et Ould Mansour de TAWASSOUL devront s’adresser aux électeurs pour expliquer ce retournement de situation afin de ne pas être ridicules aux yeux de l’opinion publique. Rien n’est encore fait. Les élections ne sont jamais gagnées d’avance mais sur le terrain c’est l’UPR qui détient le plus de moyens et reste le plus actif. Mais en définitive ce sont les électeurs qui décideront .Et combien seront-ils le 23 novembre prochain ?Ce n’est pas le problème de Ould Aziz qui reste le grand favori.
Bakala Kane{jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 06/10/2013)
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