Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte : La Mauritanie ouvre la voie à l’exécution du projet

Le projet de Grande Muraille Verte reliera Dakar à Djibou sur 7000 KM. Crédit photo AFPLe Sénat mauritanien a adopté lundi 27 mai 2013 le texte approuvant la création de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte qui regroupe 11 pays.

Par ce geste la Mauritanie, qui deviendra le sixième pays ayant ratifié la convention, ouvre la voie à la mise en œuvre de cet important projet qui permettra le reboisement d’une surface nationale de 950 km de long sur 15 Km de large, couvrant les Wilayas du Trarza, du Brakna, du Tagant, de l’Assaba et des deux Hodhs. Au passage, elle arrache le siège de l’Agence au Tchad, et se place comme leadership dans le domaine du reboisement sur le plan africain. Le ministre d’Etat chargé de l’Environnement, Amadi Camara n’a pas eu beaucoup de peine à convaincre un Sénat qui ne s’est pas contenté de soulever des questions relatives à la Grande Muraille Verte, mais a prolongé les débats sur d’autres sujets liés à des problématiques environnementaux en Mauritanie.

Le Sénat a abrité lundi 27 mai 2013 une séance dédiée aux débats sur le projet de convention relatif à l’Agence de la Grande Muraille Verte. Ratifiée par cinq pays, la Convention ne pouvait entrer en vigueur s’il n’est approuvé par six pays sur les onze membres qui composent l’institution. Démarche que la Mauritanie a entreprise en soumettant le texte au Parlement qui l’a approuvé.

Il faut dire que l’idée originelle d’édifier une grande muraille verte de Dakar à Djibouti, soit 7.000 Km de long et 15 Km de large, est venue du président nigérian Olesegun Obasanjo qui l’avait soumis aux Chefs d’Etat et Leaders membres de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD) lors la 7ème session tenue du 1er au 2 juin 2005 à Ouagadougou. S’en suivra la Déclaration faite par les Chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Addis-Abeba, lors de la 14ème session de l’Union Africaine, les 29 et 30 janvier 2007 approuvant l’initiative de la Grande Muraille Verte (GMV). Le 17 juin 2010 marquera la date de création effective de l’Agence panafricaine de la GMV, lors du 1er sommet qui lui a été dédié à N’Djamena (Tchad). En mai 2013, lors du 2ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement membre, il fut décidé le transfert du siège de l’Agence de N’Djamena à Nouakchott. Du coup, la présidence a été confiée à la Mauritanie.

Commentant le projet de convention devant le Sénat, Amadi Camara, ministre délégué chargé de l’Environnement a considéré cet exploit comme une prouesse diplomatique de la Mauritanie, laquelle selon lui, est parvenue à séduire les autres pays par son expérience prouvée en matière de reboisement et de ceinture verte. Ce qui ne manquera pas de lui attirer une remarque assassine de la Sénatrice Varvoura, qui lui fera comprendre qu’une telle expérience n’est nullement aussi reluisante qu’il le prétend, citant le sort peu glorieux de la Ceinture verte de Nouakchott.

L’Agence panafricaine est constituée par la somme des agences nationales que chaque pays membre devra créer au niveau local. En Mauritanie, l’agence nationale qui sera créée aura pour tâche la délimitation définitive du tracé de la muraille qui traverse le pays, d’impliquer les populations locales. D’ores et déjà, le ministre a livré aux Sénateurs un tracé provisoire. Celui-ci part du Trarza, en passant par le Brakna, le Tagant, l’Assaba, le Hodh Gharbi et le Hodh Charghi. Le tracé obéit à certains critères, comme la nature des zones traversées, humides de préférence, pluviométriques, peuplées. L’objectif du projet est la lutte contre la désertification, la pauvreté et l’insécurité alimentaire, encourager la restauration des sols dégradés et les mécanismes de développement. 

Ceinture

Le projet de la GMV est financé sur cotisation propre des états membres, en raison de 50 millions de Francs cfa par an et par pays, en plus de la contribution volontaire des pays membres, des donations venant des partenaires techniques financiers. Le projet ayant débuté depuis 2010, la Mauritanie est ainsi redevable de 150 Millions de francs cfa de cotisation, un argument que le Tchad qui est au complet dans ses cotisations n’a pas manqué de brandir pour réclamer le siège de l’agence. En plus de ses cotisations, le Tchad, le Sénégal, le Mali, sont entre autres les rares pays à avoir versé des contributions volontaires. L’Union Européenne a promis 1, 9 Millions d’Euros en faveur de 5 états, le Fonds de l’Environnement mondial et la Banque mondiale ont également promis un montant de 1,087 Millions de dollars U.S, tout comme le projet Brésil-Afrique qui compte verser 600 Millions de francs cfa, l’Union monétaire ouest africain (UMOA), une enveloppe de 4 Milliards de francs ,pour aider quatre de ses pays membres (Burkina Faso, Niger, Mali et Sénégal). Elle a déjà mobilisé 300 Millions de francs cfa de l’enveloppe.

Au niveau de la Mauritanie, le ministre Amadi Camara a déclaré que tout est en œuvre pour accueillir le siège de l’agence, citant d’ores et déjà les réalisations accomplies par son département. Il s’agit entre autres, dira-t-il en substance, du projet de décret portant création de l’Agence nationale de la GMV qui serait déjà fin prêt, du choix des espèces végétales à planter, de la participation active de la Mauritanie dans toutes les réunions et sessions sur les question liées à la muraille.

Durant leurs interventions, les Sénateurs ont chacun plaidé pour sa chapelle, certains voulant que le tracé passe par ses Willayas. Pour le Sénateur de Sélibabi, la région du Guidimakha qui dispose déjà d’un tissu ligneux et arborisé important, tout en abritant des zones peuplées, aurait pu bénéficier du tracé, d’autant plus, ajoutera-t-il en substance, que les derniers éléphants ne l’ont quitté que vers les années 80 sous la poussée de la désertification. « Pourquoi ne pas les faire revenir, en régénérant les forêts de cette région ! » s’exclamera-t-il. D’autres considèrent que l’environnement vu son importance mériterait d’avoir un département souverain, ni délégué ni rattaché. Certains sénateurs ont préconisé l’introduction de la culture environnement dans le cursus scolaire, regrettant la nature prédatrice du Mauritanien vis-à-vis de son environnement.

JOB.

SOURCE : l’AUTHENTIQUE

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