Mauritanie : un anniversaire sur fond de clarification pour les FLAM

(Crédit photo : Flam)

La diaspora fête cette semaine à Paris le 30ème anniversaire des Forces de Libération Africaine de Mauritanie (FLAM).

L’occasion pour les participants de débattre de la question nationale et de l’esclavage et de revisiter l’histoire du mouvement à travers des témoignages et des conférences sur la situation politique en Mauritanie. Il s’agira entre autre de rendre hommage aux martyrs négro mauritaniens victimes du régime raciste de Ould Taya. Pour les observateurs cet évènement appelle un nouvel élan dont l’objectif est de contribuer à fabriquer de la confiance au moment où le retour des FLAM est attendu avec impatience à Nouakchott.

En 1983, les FLAM voient le jour. Trois ans après elles se rêvaient en révolutionnaires et défenseurs des droits de l’homme en livrant à la face du monde le Manifeste du Négro mauritanien. Un cri, un virulent pamphlet contre le racisme d’Etat en Mauritanie notamment sous le régime de Ould Taya. Les auteurs furent arrêtés et emprisonnés dans les geôles mauritaniens.Et beaucoup n’échapperont pas à la mort. Et aujourd’hui 30 ans de combat contre l’arbitraire et la tyrannie ce n’est pas rien. Le manifeste est toujours d’actualité pour interpeller les nouveaux dirigeants du pays à accélérer le processus de la réconciliation nationale et consolider les acquis de la criminalisation des coups d’Etat et de l’esclavage, leviers essentiels de la démocratie. C’est évidemment le meilleur moment pour les FLAM de porter les transformations nécessaires de la société mauritanienne pour répondre aux multiples défis politiques et culturels. Les débats doivent permettre de trancher. C’est là que se joue l’avenir du mouvement .Sortir enfin des cycles de conférences et débats stériles d’actuaires pour devenir des forces de proposition. C’est dans ce sens que cet anniversaire spécial appelle un nouvel élan dont l’objectif est de contribuer à fabriquer de la confiance au moment où le retour au bercail est attendu avec impatience. La question nationale est telle que la solution c’est de créer vite un parti qui devra être au dessus de toutes les communautés. Un parti qui va rassembler toutes les forces vives du pays et qui s’inspirera d’un système qui intègre les inégalités et qui s’appuiera sur la promotion des langues nationales ou langues maternelles comme conditions d’accès au savoir et pour créer in fine la diversité. C’est cette culture ouverte à toutes les expressions qui fera de la Mauritanie un pays arc-en-ciel partagé par tous les mauritaniens. Trente ans après l’extraordinaire aventure de l’exil, le temps est venu de parler sans tabous. Les observateurs attendent des idées nouvelles autrement dit celles de l’espoir. Des initiatives innovantes sur le terrain et des idées sur le vivre ensemble qui devront associer la société civile porteuse d’un renouvellement de l’espace publique. Encore faut-il sortir des sentiers battus ? C’est le sens des festivités qui marquent trois décennies de lutte pour la libération nationale placées cette année sous le signe de la clarification.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 223/02/2013)

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